Un groupe terroriste menace de faire exploser un Shinkansen (l’équivalent du TGV japonais) si les autorités ne leur versent pas une rançon de 5 millions de $. La bombe a été placée sous un bogie et explosera si le train descend en dessous des 80km/h…
Super Express 109 (1975) 新幹線大爆破 est le digne représentant du film catastrophe japonais où pendant plus de 2 (trop) longues heures, le film va alterner entre le film catastrophe, le polar et le drame social. Une course contre la montre pour tenter de débusquer le ou les responsable(s) qui menace(nt) la vie des 1500 passagers montés à bord du Shinkansen.
Exploité au cinéma en France dans un montage amputé (1h de film en moins !), la version originale compte pas moins de 2h30 de film au compteur et cela s’en ressent constamment. Une intrigue lourdement étirée avec parfois des flash-backs inutiles, des sous-intrigues pas réellement nécessaires et surtout, certains personnages secondaires dont on aurait pu se passer. Alors que l’on pourrait conspuer le montage français, si cela permet de renforcer la cadence et de moins trouver le temps long, à la rigueur pourquoi pas, tant la version d’origine se retrouve plombée par des longueurs disgracieuses.
Malgré ça, cela ne nous empêche pas de passer un agréable moment à bord à Shinkansen, l’histoire est prenante, on finit par s’attacher à certains protagonistes et les maquettes sont impressionnantes de réalisme. En dehors de ça, on pourra néanmoins s’étonner de quelques facilités scénaristiques (le groupe de judokas en pleine forêt, la femme enceinte dans le train qui n’est là que pour renforcer le côté dramatique de la situation mais n’apporte strictement rien au film (sans doute est-ce la raison pour laquelle elle a été retirée du montage français ?), l’incendie du Sun Plaza qui vient enfoncer le clou dans le drama alors que cela aurait pu permettre au film de se clôturer plus tôt, sans parler des passagers du train qui s’avèrent être tous complètement hystériques en surjouant plus que de raison).
Cela ne vous aura pas échappé, le script ressemble étrangement à Speed (1994) de Jan de Bont et pour cause, ce dernier s’en est grandement inspiré, remplaçant le train par un bus qui ne doit pas passer en-dessous des 80 km/h. On pourra aussi signaler quelques autres similitudes avec Runaway Train (1986) d’Andreï Kontchalovski ou encore Heat (1995) de Michael Mann dont les deux films ont plus ou moins le même climax.
Un film de qualité indéniable mais qui se retrouve handicapé par une durée excessive et assommante pour ce qu’il y a à raconter (tout cela aurait pu être plus condensé et gagner en efficacité).
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