Alors que les années 1990 nous offrent de la part de Walt Disney Pictures dans le domaine des films en images réelles autant de très bonnes surprises (L'Incroyable Voyage, Croc-Blanc, Les Petits Champions) que de comédies déjà à l'époque datées et poussives (Le Nouvel Espion aux Pattes de Velour, Inspecteur Gadget), un Disney Live a eu le droit aux États-Unis à un succès absolument fou (plus de 144 millions de $ lors de sa sortie sur le territoire, un score monstrueux!) et tout l'inverse en France où il s'est planté lamentablement à cause de la distribution par DisneyFrance. Ce film, c'est Super Noël.
À lire le titre, on aura compris d'où vient le succès de ce Disney Live, il s'agit d'un film de Noël avec en prime Tim Allen qui bénéficiait d'une grande popularité à l'époque. Seulement, chez nous, vu que personne ne le connaissait, DisneyFrance a préféré décaler la sortie d'une année entière (grosse erreur) afin que plus de gens découvrent qui était cet acteur. Mais ils ne se sont pas contentés de ça, afin d'attirer le plus de spectateurs dans les salles, Nagui a été appelé pour doubler Tim Allen en VF. Et c'est là que les premiers dégâts apparaissent.
Ma critique ne sera peut-être pas objective à 100% car j'ai été contraint de voir le film en version française et la performance vocale de Nagui m'a tout gâché. Je pense être bien placé pour dire que c'est une des pires, peut-être même LA pire performance d'une star au doublage que j'ai entendu de ma vie. Non seulement sa voix ne colle pas du tout à l'acteur mais en plus de ça, l'animateur est complètement à côté de la plaque pendant tout le film en mode "rien à foutre". Encore plus désespérant quand on voit les extraits en VO et qu'on se rend compte que Tim Allen est excellent.
Passé ce détail, qu'en est-il de Super Noël? Et bien, il a un avantage certain: Sa prémisse.
Un soir de Noël, Scott Calvin, businessman ayant divorcé avec sa femme Laura et père d'un garçon nommé Charlie, tue accidentellement le Père Noël en le surprenant et en le faisant involontairement tomber du toit de sa maison. Seulement voilà, en enfilant le costume du défunt, il devient contre son gré le nouveau Père Noël selon la Sauta Clause et se transforme petit à petit en gros vieillard plein de bons sentiments à l'égard des enfants.
Une installation assez originale et inattendue qui, sur le plan humoristique, marche parfaitement. La métamorphose progressive de Scott Calvin en Père Noël regorge de bonnes idées et fait décrocher plus d'un sourire. Quelques idées très mignonnes sont même à dénicher par-ci par-là comme le fait que les enfants savent au fond d'eux-même que Calvin est le Père Noël, même pas parce qu'il lui ressemble mais parce qu'ils ont cette intuition qu'ils ont le Papa Noël face à eux.
Mais sur le plan émotionnel, le film m'a laissé plus mitigé. Cela part dans l'histoire qu'on connaît tous, les proches de Calvin pensent qu'il a perdu la boule et croient qu'il est une mauvaise influence pour son fils et tout les clichés qui vont avec. Pas forcément une piste qui peut mal marcher mais.. cette partie m'a curieusement dérangé. L'aspect presque dramatique est tellement appuyé qu'on en oublie que c'est une comédie, les mêmes scènes avec les mêmes dialogues s'enchaînent et ça ne m'a pas tant ému que ça, ça m'a presque mis mal à l'aise. Je n'arrive pas vraiment à expliquer pourquoi.
Je suppose qu'avec un deuxième visionnage et en VO cette fois-ci, ça pourrait mieux passer. Car Super Noël est un petit film tout à fait sympathique, je ne l'ai pas précisé mais toute la séquence au Pôle Nord est magique, surtout l'entrée avec The Bells of Christmas. C'est la meilleure scène de tout le film et c'est une excellente idée que les elfes soient jouées par des enfants (j'adore la petite Abby). Je trouve ça juste dommage que ça manque au final un peu d'humour et que je n'ai pas pu entrer pleinement dans le film à cause de Nagui.
Pitié DisneyFrance, faites un deuxième doublage et supprimez toute trace de la voix de Nagui!