On aurait aimé l’adorer ce film. Être emporté par un tourbillon d’émotions et de grâce. Malheureusement on ne le sera qu’à moitié. « Supernova » prend comme sujet la maladie d’Alzheimer comme pas mal de films l’ont déjà fait et le font régulièrement (« The Father » multi-nommé aux Oscars est en la prochaine preuve cinématographique). Néanmoins, c’est l’amour qui est au centre véritable de ce long-métrage tout en pudeur. L’amour que se porte ce couple de deux hommes et que cette terrible maladie va mettre à mal. On se souvient d’une très belle œuvre sur le sujet : « Still Alice » qui avait valu à Julianne Moore l’Oscar de la meilleure actrice. Mais ici on se sert davantage de ce coup du sort qui s’abat sur l’un de ces deux amoureux pour montrer la puissance et la pérennité de leur relation tout comme la difficulté de se dire au revoir à jamais. Et tout cela serait bouleversant si l’émotion n’était pas si contenue la plupart du temps.
En effet, pour un premier film, Harry McQueen a choisi d’être minimaliste dans les émotions. Le film n’est pas non plus froid mais les moments touchants restent rares (la scène du discours est, à ce titre, la plus émouvante) et on peine à vraiment être impliqués par la douleur ressentie par ces deux hommes. La peur de perdre l’être aimé et la solitude sentimentale qui va avec pour le premier et la peur de ne plus se souvenir et d’être un poids pour les autres pour le second sont les lignes directrices de ce road-trip anglais. Des enjeux dramatiques et psychologiques forts qui sont bien explicités ici mais montrés de manière peut-être trop timide, trop pudique. Les scènes sont souvent belles et leur simplicité aurait pu être une gageure mais on ne s’y investit pas émotionnellement autant qu’on l’aurait souhaité. Peut-être que plus de seconds rôles aurait également permis un regard différent sur ce couple et accentué notre implication mais ils sont trop peu nombreux et vus trop rapidement.
Le rythme de « Supernova » est volontairement lent, mais on pourrait dire aussi apaisant car on ne trouve pas le temps long non plus. McQueen prend le temps aussi de nous combler de paysages écossais magnifiques validant peut-être un film en forme de voyage à double sens. La caméra s’arrête sur des regards, des silences ou des petits gestes, préférant parfois la suggestion à la démonstration. Ce qui fonctionne parfois mais pas toujours. Le duo formé par Stanley Tucci et Colin Firth est parfaitement crédible et on croit à leur histoire mais elle manque peut-être de développements et aussi de légèreté. C’est triste comme sujet certes mais le film aurait gagné à un peu plus de lumière d’un côté et d’épaisseur de l’autre pour qu’on s’attache encore plus aux personnages. Pas désagréable pour autant, on est juste un peu déçu de ne pas avoir aimer un film si doux, vantant un si bel amour et porteur de si beaux sentiments, autant qu’on l’aurait souhaité.
Plus de critiques cinéma sur ma page Facebook Ciné Ma Passion.