Harper's bazar
Je ne sais plus du tout pourquoi ce sagouin de Pruneau a réussi à me refiler ce film la dernière fois que je suis passé chez lui, mais bon, du coup, j'étais tombé sur deux trois images assez...
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le 3 août 2012
104 j'aime
20
Je like les critiques qui accordent un 10 à ce film, je like celles qui accordent un gentil 3 ou 4, je ne sais plus où j'en suis !?!? Oh, je like celles qui sont bien rédigées, mais d'autre part ce film est l'un des plus écartelés, pour moi, entre ses qualités et ses défauts.
C'est que toute opposition ne va pas fonctionner dialectiquement, que tout petit machin avec deux pôles, ne pourra à coup sur alimenter une dynamo. En effet, il y a d'une part l'esthétique très cohérente et réussie, basée sur les couleurs, les décors et la musique, avec l'ambiance si bien installée lors des premières scènes. Le Vermillon, ça brille, par définition ! Et ça peut éventuellement nous proposer de retourner en enfance. Ces parti pris très "àdonf" m'emportent plutôt vers un 8 ou un 9. Ici je ferai d'ailleurs une remarque d'évidence : noter devient sur ce site une frustration régulière... c'est qu'il y a des gentils et des méchants, comme l'affirme d'ailleurs peut-être ce film ! Et que mettre 10 au journal d'Anne Franck, puis 1 à Mein Kampf, comme j'ai envie (sauf que je ne l'ai pas lu), c'est réducteur mais pas à la mode Jivaro, plutôt à la mode obscène.
Revenons à Suspiria. Car, d'autre part, ouh la la, trois autres paramètres vont tordre mon équation : le scénario, les dialogues, la direction d'acteurs ou leur jeu. Bon, quand on aime le cinéma, ce sont peut-être des paramètres un peu plus importants dans la comédie (eh oui, producteurs Français des années 2000 à 2020, ça serait bien de ne pas l'oublier) mais ce sont toujours des ingrédients indispensables ! Et ces trois là, dans Suspiria, vous avez compris, tirent vers le cancre, la suffisance du "j'ai le droit je vous fais un Gialo", bref le médiocre. Il est en réalité difficile de s'en tirer avec un "joker, jeu sur le mauvais goût", justement, faudrait peut-être un peu plus de boulot, mon Dario. Acheter des pigments et colorier, ça va pas suffire.
Mais j'avoue que je me suis peu ennuyé : très content aussi de revoir Joan Bennett à 65 ans, il est juste malheureux que ma seule émotion constante, à part la curiosité, ait été un gentil sourire y compris par rapport à la musique, dont j'aime le répétitif mais qui ici n'est composée que de trois thèmes revenant en alternance.
Si vous voyez ce film, tentez de jouer le jeu, mais certaines scènes peuvent arriver juste afin de vous en empêcher : celle de la chauve souris, ou la scène finale que je ne spoile pas, ou plus encore la seule scène loin de l'école de danse. En effet cette scène atteint le summum de l'incohérence mélangée au ridicule, nous y voyons l'héroïne, comme soudain téléportée dans un espace "sans couleur rouge", discuter avec un jeune ami, semble-t-il très cher et proche, mais dont elle ne savait pas qu'il était psy, euh... ok. Et lui d'affirmer que la sorcellerie en gros s'explique rationnellement, par des pathologies plus ou moins connues, très présentes et peu soignées, pathologies individuelles ou sociales, si j'ai bien compris leur dialogue un peu adolescent. Puis il l'oriente vers un spécialiste de la question, qui se trouvait comme par hasard à quelques mètres : eh bien, ce vieux sage lui explique que oui, mais tout l'inverse ! Ses recherches l'amènent à affirmer que simplement les sorcières existent, qu'elles sont partout, très puissantes et très méchantes, sauf si on vise leur reine. Ce qui m'amène à la seule question que me pose ce film : qui est le charlatan ?
Créée
le 11 nov. 2023
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