A la base une légende londonienne sinistre, Sweeney Todd fit l’objet d’une comédie musicale en 1979. Tim Burton se base là-dessus pour pondre un film en 2007, aussi sanglant que chantant (!). On suit donc un barbier injustement exilé, qui revient 15 ans plus tard pour se venger du juge qui lui a pris sa femme et sa fille. Le cœur noir, il s’enfoncera dans la haine et la violence, incapable de saisir les chances d’être heureux à nouveau.
Si comme moi vous avez horreur des comédies musicales, soyez (un peu) rassurés. Oui, ça chante beaucoup, pour ne pas dire ne permanence. Mais les chansons sont courtes, pas trop forcées, et s’intègrent convenablement au récit… et à cet univers qui parait irréel. Le Londres victorien est dépeint comme un cauchemar grisâtre, où s’alignent les personnages sinistres et les tarés. Les explosions de sang cramoisies tranchent littéralement avec tout ceci, traduisant la catharsis pour notre protagoniste qui abat sa colère contre ses victimes.
Johnny Depp, à peine sorti (temporairement) du costume de Jack Sparrow, livre une prestation sombre à souhait, peut-être l’un de ses noires d’ailleurs. Tandis que les autres ne sont pas en reste : Helena Bonham Carter en cuisinière frappée, Alan Rickman en juge profondément… injuste, et Timothy Spall en homme de main particulièrement infecte.
Par contre, il faut avouer que l’intrigue secondaire entre la fille du juge et la marin n’a strictement aucun intérêt, autre que celui de faire avancer la trame principale. Le film en pâtit un peu, mais demeure globalement un conte macabre réussi.