« Sylvie et le fantôme » appartient dans la catégorie romance avec fantôme, sous catégorie adolescents. Et là le casting tape à côté, que ce soit Odette Joyeux (délicieuse mais elle a deux fois les seize ans du rôle), François Périer (plutôt bon) et Jean Dessailly, peu convaincants en adolescents, car trop âgés. Reste un numéro étonnant de Jacques Tati avec des effets en surimpression plutôt réussis et du grand Carette qui en fait des tonnes avec des dialogues sur mesure. Ci et là quelques effets poétiques et une fin symbolique font penser à Cocteau (c’est le même producteur). Malheureusement le reste est d’une mièvrerie soporifique, agitée ci et là par du bruit intempestif et soutenu par une musique inintéressante de René Cloërec. Une ébauche de dilemme social se terminera de manière ultra téléphonée, bien dans la morale petite bourgeoise de l’époque. Mais c’était en 1946 et la France divisée avait besoin d’apaisement. Dans la catégorie adulte, un an plus tard (1947) « The Ghost and Mrs. Muir » (L’aventure de Mme Muir) de Joseph Mankiewicz est un chef d’œuvre qui range le film d’Autant-Lara dans un oubli forcément poussiéreux.