«Je m'appelle Quentin, je suis de Montargis.»
Au fil du temps, je me rends compte que Francis Veber a commencé à décliner après Le placard, film que j'avais bien aimé. Depuis, c'est la dégringolade complète jusqu'à L'emmerdeur qui est un idéal du cauchemar cinématographique à mes yeux.
Donc, venons-en à Tais-toi. Pourtant, je partais d'un bon pied, car l'association Depardieu-Veber a souvent donné de très bonnes choses. D'ailleurs, il joue ici un simple d'esprit, cambrioleur maladroit, qui fait équipe malgré lui avec un homme redoutable, afin que ce dernier puisse fuir de prison et assouvir une vengeance.
C'est con, mais entendre Depardieu gueuler à tout bout de champ son «Je m'appelle Quentin, je suis de Montargis.», ça me fait rire, car c'est à la fois méchant et drôle sur la stupidité du personnage, et qui est presque la bonne âme du personnage de Jean Reno. Ce dernier a du être dans une période constipée, car je ne peux pas expliquer cette bouche fermée, et ce regard vitreux qui le caractérise ici.
Notons aussi la présence de Richard Berry, André Dussolier et de Ticky Holgado et, c'est plus marrant, Vincent Moscato en homme de main.
Francis Veber a souvent affirmé que pour lui, la technique lui importe peu, au profit du scénario. C'est le genre de trucs qui me hérissent les cheveux, car comment peut-on faire un film aussi mal réalisé, avec des fautes de raccords grossières (un seul exemple ; un plan de jour, et tout de suite après, un plan de nuit !), et une photo dégueulasse comme ça ?
Peut-être aussi qu'à vouloir booster son montage comme ça, car le film est très très découpé, Veber a voulu rendre un hommage à Jean-Marie Poiré ?
Peut-être que le problème de Veber est que depuis qu'il a perdu son producteur attitré, Alain Poiré, il ne sent plus tellement recadré et font que ses derniers films sont à ce point mauvais ? Mais je le répète, j'aime bien Veber, aussi bien en tant que scénariste (Coup de tête !) que réalisateur (La chèvre ou Le diner de cons), mais là, il occasionne une fin de carrière très triste.