En résumé ... C'est l'histoire d'un petit garçon qui sèche les cours et qui marche dans la neige. Pendant 1h18, nous avons cette errance, introduite et conclue par des scènes familiales, sans aucun dialogue. Car c'est un film sonore et non parlant (malgré quelques voix sortant d'un haut parleur ou d'une télé qu'on peut entendre), un film aussi visuel où une petite ville du Japon et sa campagne se retrouve recouverte d'un épais manteau de neige qui confère une certaine poésie au décors.
Takara marche nonchalamment, mais il se dirige bien vers un but, retrouver le marché aux poissons. Car on comprend que cette errance silencieuse n'est que le malêtre d'un enfant qui vit dans une famille qui ne se voit pas, qui ne passe pas du temps à s'occuper ensemble. C'est un film sur la solitude et le manque d'un père pour un petit garçon, d'un amour qui se porte par le regard quand les autres dorment. C'est un peu de Kore-Eda qui a emporté Damien Manivel et Kohei Igarachi.
Mais ce qui est fort avec ce film, c'est qu'en 1h20 et sans dialogue, il nous en dit plus sur le Japon que "Senses" et ses 5h de film. Loin de la technologie, des smartphones ultra présent, ainsi que des écrans. Nous avons là un gamin qui se contente de la neige pour s'amuser et qui se débrouille tout seul pour arriver à son but. C'est un autre Japon qui existe, un Japon plus calme, un Japon qui est aussi reflet des conditions de travail harassante, mais loin des métropoles. C'est un Japon que l'on veut découvrir ...
C'est simple, poétique et ça nous transporte ... Bravo !