En Albanie, Murad Hoxha enterre son fils Mirko, tué par l’agent spécial Bryan Mills pour avoir enlevé sa fille Kim. Alors que Bryan renoue avec elle ainsi qu’avec son ex femme, le patriarche Hoxha, dévoré par la colère et la douleur, apprend que les trois sont réunis à Istanbul pour des vacances en famille improvisées. Un convoi se dirige alors vers la Turquie, avec une seule idée en tête : la vengeance !
Il y a de ces suites dont on se dit : « franchement, un seul film aurait suffi ». Taken 2 en fait clairement partie. En gros, c’est le premier, mais en moins bien. Pour le comprendre, il faut donc comprendre ce qu'était l'original, à savoir un film d’action plutôt téléphoné qui réussit néanmoins son coup grâce à son cadre glauque du dessous des nuits parisiennes, une bonne réalisation, un rythme correct et un Liam Neeson investi dans son rôle.
La suite offre néanmoins quelques nouveautés, notamment en matière de ridicule. Taken premier du nom avait déjà quelques scènes improbables, mais là… On est dans le grand nawak assumé. Mention spéciale à Kim qui n’a toujours pas son permis mais drifte oklm dans les rues étroites et pentues d’Istanbul, semant policiers et mafiosi, et la même Kim qui utilise un lacet et un stylo pour trianguler la position de son paternel sur une carte, le papa en question se repérant… avec des explosions de grenades que sa fille jette au hasard en ville ! Un grand moment ! Je crois que même le plus obscur des tâcherons de série Z chargé de faire un reboot de McGyver aurait hésité… mais pas Megaton, qui réussit à pondre des scènes encore plus ridicules que son blaze.
On a aussi droit à quelques références pas si subtiles au premier Taken. Flemme d’innover ou manœuvre commerciale savamment calculée ? Quand on connaît EuropaCorp et qu’on sait que Taken a été un de leurs plus gros succès, on penche pour la deuxième option…
À ce propos, on est forcé d’aborder la « patte » Besson dans ce film. Car Taken, c’est bien du Besson, à savoir du cinéma américain, mais en encore plus cliché et avec quelques années de retard sur ce que les Américains font réellement. On pourra bien parler de French touch, mais la touche française de Besson sent un peu l’arnaque quand même. C’est un peu comme McDo qui refile la même daube industrielle dans tous les pays, mais prétend respecter les cultures car chez nous, on propose le McBaguette. Le cinéma Besson s’en sort très bien dans les mondes imaginaires (ex Le cinquième élément), mais il a aussi donné des films d’action qui n’ont pas à rougir, comme Le Transporteur. Tiens, d’ailleurs, Taken rejoint cette stathamerie furieuse au rang des films honnêtes qui n'avaient franchement pas besoin de se trimballer une suite plus bâclée et en panne d’idées.
Il existe même un Taken 3, où après avoir tatané de vilains mafieux albanais (qui a dit « pléonasme », au fond !), Bryan Mills tatane de vilains mafieux russes (ça suffit au fond, on a vos noms, vous savez !). Je dois néanmoins dire que je n’ai pas encore osé le regarder…