L'incipit nous présente, avant le générique, le méchant, Oleg Malenkov, dans une séquence cousue de fil blanc. Ensuite, retour sur l'inamovible Bryan Mills qui a vieilli mais qui reste toujours un père attentionné quoiqu'incompris et un amoureux éternel de son ex-femme. Las, cette dernière est assassinée et les preuves sont accablantes contre lui. Mills va devoir surmonter son chagrin et, tout en évitant la police, découvrir qui est l'auteur du crime.
Dans ce troisième volet, Liam Neeson est moins convaincant que dans les deux premiers. Si l'âge ne semble pas avoir de prise sur le personnage de fiction, il en a dans la réalité pour l'acteur et ça se ressent. D'ailleurs, il s'est fait un peu prier pour endosser une troisième fois le costume de l'ex-agent spécial capable-de-démonter-une-armée-à-lui-tout-seul. La coquette somme de vingt millions de dollars aurait eu raison de ses réticences.
Au chapitre "scènes d'actions", deux courses poursuites, l'une à pied, l'autre en voiture. A chaque fois, le réalisateur s'est cru obligé de multiplier les gros plans au détriment de la lisibilité de l'action et au grand dam de mes nerfs optiques. Les scènes de combats avec force gros calibres et prises de karaté manquent cruellement d'idées.
Au chapitre "réussite", notons le personnage de policier interprété par Forest Whitaker. Le flic flegmatique et un rien nonchalant suit son enquête sans désemparer. Il est intuitif, fin et même subtil.
La compétence de l'inspecteur tranche singulièrement avec l'impéritie de ses hommes qui passent le plus clair de leur temps à se faire rouler dans la farine par le madré Bryan Mills et qui sont eux à ranger dans la catégorie "c'est raté". La balourdise des policiers ne rend pas justice aux talents de leur adversaire et ce dernier n'a du coup que peu de mérite de venir à bout de cette bande de bras cassés. Côté gangsters ce n'est guère plus reluisant, les seconds couteaux tombent comme des mouches (ça, c'est classique) mais même les leaders offrent peu de résistance. Bref, Olivier Megaton aurait dû s'inspirer de Corneille et de son "A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire".
L'affiche du film promet en tagline "C'est ici que tout s'achève". Espérons qu'ils tiendront parole et que nous n'aurons pas à subir un quatrième opus de cette saga à bout de souffle.