Oliver Stone n'a pas fait que des bons films, il faut croire.
On a beau être fan d’Oliver Stone, force est de constater qu’il n’a pas fait que des bons films, ne serait-ce que sa Main du Cauchemar, qui souffre la comparaison avec le postérieur Idle Hands, bien plus transgressif (et drôle).
Conversations Nocturnes fait partie du moins bon d’Oliver Stone, qu’il a adapté d’une pièce de théâtre d’Eric Bogosian, qui coécrit le film et interprète le héros, ce qui lui va à ravir tant sa manière de surjouer colle au personnage abject et insupportable qu’il interprète. On ne peut rien sauver chez lui et son destin n’intéresse que très peu. C’est dommage car c’est tiré d’une histoire vraie et cela doit un peu abîmer l’image d’Alan Berg, le modèle. S’il n’y avait que lui, ça ne serait pas forcément détestable, mais tous les personnages sont aussi lamentables. Cependant, les autres acteurs sont plutôt bons, John C. McGinley, John Pankow ou encore Alec Baldwin. Mais Michael Wincott est une vraie révélation dans le rôle de Kent, qu’il a créé au théâtre et qu’il réinterprète avec brio dans ce film. Heureusement, on retrouve la manière presque jouissive d’Oliver Stone de jongler avec ses filtres de couleurs, ses formats, ses manières de filmer, tout en étant toujours (ou presque) cohérent, dans sa mise en scène. Quel dommage, alors, d’y ajouter une musique pénible de Stewart Copeland, déjà responsable de l’immondice qui inondait Wall Street.
Conversations Nocturnes parvient pourtant à s’en sortir grâce à une fin d’une sobriété étonnante, mais qui pose (ENFIN !) de bonnes questions, ce qu’on aurait aimé voir plus souvent dans le film.