"Tant qu'on a la santé" représente quatre courts-métrages, tous basés sur l'absurdité des gens dans les années 60, que ce soit dans la ville, ou la campagne, dans une salle de cinéma, voire dans les rêves !
Toujours basé sur le slapstick, Pierre Etaix utilise peu le langage, au profit du corps et de la force de l'image, où l'on voit qu'un marteau piqueur peut provoquer des catastrophes, un livre nous procure des sueurs froides, les désagréments d'une salle de cinéma, et un pique nique à la campagne qui tourne mal, avec Pierre Etaix qui joue le rôle du fermier récalcitrant.
Le sketch sur le cauchemar me convient peu, contrairement aux trois autres morceaux qui sont souvent très drôles et vraiment justes sur le stress engendré par la ville, par exemple. De plus, les gags visuels sont aussi marrants, car on sent que Pierre Etaix n'a pas énormément de moyens ; donc, il crée son humour de bric et de broc, et il faut avouer que c'est très réussi.
Si il y a une chose d'irrésistible et là où ça vise juste, c'est dans la critique de la société de consommation ; dans un des sketchs, les personnages ne parlent comme si ils citaient des slogans de pubs, avec démonstrations à l'appui. Frédéric Begbeider a dû y penser en écrivant 99 francs...
D'habitude, je ne suis pas très amateur des films à sketches, où il en ressort souvent un côté trop inégal. Mais là, on a droit à trois réussites sur quatre, et on plus on rit souvent, donc de quoi se laisser tenter !