Quatre ans ont passé depuis le premier opus (avec Weissmuller), deux ans après le deuxième que je n'ai pas vu. Tarzan et Jane filent le parfait amour en communion avec Dame Nature. Pensez donc que Tarzan, se découvre être d'une grande ingéniosité puisqu'il a arrangé un superbe loft avec eau courante, chaude et froide, ascenseur, le tout au-dessus des arbres. Bon, évidemment, le vêtement de Jane semble bien un peu coupé à coups de couteau. Mais comme un rien l'habille, n'est-ce pas, on n'en voit que mieux la plastique, parfaite, de Maureen O'Sullivan très bien accordée, d'ailleurs, à celle de Johnny Weissmuller…
C'est Thorpe à la manœuvre dans ce film mais je ne vois pas grand-chose qui le différencie de la mise en scène de Van Dyke puisqu'il semble utiliser les mêmes techniques de superpositions d'images que dans la version de 1932. On a toujours les mêmes propos ou attitudes racistes même si je note là encore quelques trop rares réparties pour atténuer certaines scènes. Du reste, c'est le truc le plus pénible pour moi dans ces films car, même en faisant l'effort nécessaire de recontextualiser, ça a quand même un peu de mal à passer.
Dans ce troisième épisode, il y a des choses positives qui me paraissent mieux exprimées que dans le premier opus : il s'agit de la mise en perspective de la vie en pleine nature face à celle – par principe idéale au moins pour le spectateur – à Londres ou dans la société occidentale. Là on n'est pas déçu par le niveau de vénalité ou de lâcheté des bons bwanas, l'aventurier (Fry) ou même encore les deux cousins venus pour récupérer Jane, tout ça pour de (très) mauvaises et mesquines raisons.
J'ai trouvé une scène très belle et très réussie de contournement du code Hayes (puisque ce dernier est désormais en vigueur) : il s'agit de la scène d'abandon de Jane dans les bras de Tarzan dans leur petit Eden traduite par la main de Jane qui se desserre en lâchant le nénuphar doucement. L'effort de mise en scène est "payant" car la scène reste suggestive. C'est d'ailleurs cette scène qui va faire ma "note" de cet opus …
Au final, l'épisode est globalement une redite du premier épisode. Ce qui me parait le plus intéressant est l'opposition "vie dans la nature" face à "la vie en société" même si le propos est quand même assez rudimentaire et naïf. Mais cette naïveté a son charme.
J'arrête ici mes aventures avec Tarzan/Weissmuller mais je vais suivre le conseil de mon éclaireur JéJé et aller voir du côté de Hugh Hudson/Chr Lambert comment le sujet est traité…