La bande-annonce de Tel Aviv on Fire annonçait un film sympathique à regarder, et sur un ton léger malgré son cadre - de nombreux films israéliens et palestiniens mettent davantage an avant la situation géopolitique et sont donc plus lourds - mais non moins intéressants. Tel Aviv on Fire ne parle pas directement du conflit, c’est une comédie avant tout. Et elle assume encore plus cet aspect par la mise en abîme de sont intrigue : Salam se retrouve embarqué à écrire le script de l’équivalent des feux de l’amour locaux, qui traitent également du conflit. De manière intelligente le réalisateur Sameh Zoabi évoque donc la guerre des 6 jours et ses conséquences via le prisme ultra-kitsch de sa bluette télévisuelle, qui passionne la ménagère de moins de 50 ans, et par conséquent, n’est plus si anodine que ça.
L’intrigue permet de nombreux sourires et même de franches rigolades, jouant sur la satire et des petites piques humoristiques bien placées, malgré de nombreuses maladresses comme la relation amoureuse en Salam et sa voisine. On ne nie pas non plus l’omniprésence du rapport de force. Le film utilise intelligemment son contexte, comme avec cette séquence de kidnapping et de menace, où l’armée rappelle le pouvoir qu’elle a et qu’elle estime en droit d’exercer sur les populations palestiniennes.
SI la réalisation est assez classique, le travail des acteurs est à saluer, car ils trouvent toujours le ton juste entre lé sérieux et la comédie. Kais Nashif incarne un Salam hautement sympathique, et son rapport avec Yanniv Biton qui lui incarne l’officier du check-point, est savoureuse.
Si Tel Aviv on Fire risque de ne pas marquer durablement les esprits, c'est avant tout un très bon moment de cinéma, et on ne peut que recommander ce film - même si c’est fugace, on a bien besoin d’optimisme et de légèreté dans notre monde.