Allez, je vais commencer par une révélation hyper-fracassante, une découverte que personne n'avait jamais faite jusque-là, Tel père, tel fils utilise la même idée de départ qu'un film français... Jésus, Jésus, Jésus revient... dont je n'ai jamais compris la raison du succès, et sur lequel je ne vais pas m'étendre sous peine de partir sur accumulation de termes d'une vulgarité effroyable pour pouvoir exprimer ce que j'en pense exactement...


Et Tel père, tel fils ne mérite pas cette vulgarité puisque Hirokazu Kore-eda est un réalisateur subtil, qui ne tombe pas dans la caricature, qui esquisse finement ses personnages, les fait évoluer d'une manière convaincante ; le père carriériste qui souhaite que son fils, ou plutôt celui qu'il croyait être son fils, réussisse brillamment, et qui parvient à trouver une justification que si son fils est gentil, et donc pour lui faible de caractère, c'est à cause des liens du sang, aurait pu être un stéréotype odieux et complètement détestable pour le spectateur mais ce n'est pas le cas. On comprend qu'il exprime son désarroi à sa manière et que si certains aspects de sa personnalité ne méritent pas de crouler sous les compliments, on nous fait comprendre par petites touches qu'il n'est pas irrécupérable, qu'il a un bon fond. C'est ce que j'appelle de la subtilité. Je cite ce personnage en exemple parce que c'est lui que l'on retient le plus de l'ensemble.


Subtilité oblige aussi quand on choisit comme maître à penser un certain Yasujirō Ozu (je précise que pour votre serviteur Ozu est un dieu absolu !!!). Il suffit de voir la scène au bord de la rivière ou celle de fin, avec ce doux travelling qui semble tout droit sorti d'un film du réalisateur de Voyage à Tokyo, pour s'en assurer.


Je ne vais pas dire que j'ai été à 100 pour 100 captivé par l'ensemble, mais le tact et la finesse avec lesquels un sujet vraiment casse-gueule a été traité, et cela jusqu'à la fin, méritent des éloges.

Plume231
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le 16 mai 2017

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Plume231

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