Un marin pêcheur de haute mer est tellement accaparé par son travail qu'il ne peut que consacrer quelques jours par mois à ses enfants, qui vivent mal cet éloignement forcé. Mais quand sa fille adoptive, qui a 16 ans, tombe enceinte, il va devoir poser pied à terre et s'investir davantage dans son rapport avec ses enfants s'il ne veut pas les perdre, quitte à perdre son emploi.
Tempête est ce qu'on appeler une très bonne surprise, car sa force est avant celle de ses acteurs. Qui ne sont pas professionnels d'ailleurs, et on ne le dirait pas tant ils apportent une véracité que je trouve parfois touchante. En particulier ce père de famille joué par Dominique Leborne, et ses enfants qui incarnent... ses enfants, tout en gardant les mêmes prénoms, et ça ressemble presque à une histoire à la Ken Loach. Car, pour se rapprocher de ses enfants, il veut investir dans un bateau où il rentrerait tous les soirs, mais il se confronte aux refus des institutions, car il n'a pas de fonds propres ; il comprend, avec la grossesse de sa fille, qu'il est peut-être passé à côté de quelque chose d'important.
Bien qu'il ne soit pas parfait, notamment dans la forme que je trouve parfois assez laide, et l'influence stylistique des frères Dardenne, avec cette obsession de filmer les nuques, je trouve le résultat assez touchant, humain dans le sens où c'est un homme qui se bat de tous les côtés, pour sauver ses enfants, menacés d'être gardés par son ex-femme, par son employeur qui menace de le licencier, mais qui veut avant tout conserver son intégrité.
Du coup, le prix raflé au festival de Venise sur la justesse de son acteur principal me parait cent fois mérité.