La première raison de regarder ce Tempête à Washington c’est évidemment pour Charles Laughton, que l’on voit ici pour la toute dernière fois et qui joue parfaitement ce vieux sénateur revanchard, usé, rusé et allergique au changement. On sourit doucement lorsque à un moment, dans son discours, il dit qu’il est au déclin de sa vie, puisque comme chacun sait, il devait mourir quelques mois seulement après la sortie du film.
Ensuite il y a Gene Tierney qui, à 42 ans, atteint le sommet de sa beauté et qui bien qu’elle n’occupe qu’un rôle secondaire dans l’histoire, l’illumine de chacune de ses apparitions. C’est, à elle aussi, un de ses derniers films et d’aucuns, qui auront remarqué quelques rides à son visage, salueront cette décision de s’être arrêtée avant que la chose n’empire. Evidemment, ces gens ont tort, on ne peut que regretter que la plus jolie actrice de tous les temps ait pris sa retraite alors même qu’elle donnait la pleine mesure de son talent et de sa beauté.
Elle est gentille de nous expliquer que le Vice-Président est aussi le président du sénat, tout en n’étant pas sénateur, parce que si mes connaissances de l’appareil politique américain sont en grande partie dues à The West Wing ou House of Cards, elles restent, en réalité, tout à fait ridicules.
Enfin si la politique, en vrai, ça m’emmerde comme pas possible, j’ai jamais su dire non à un bon vieux film politique, à l’instar de Mr. Smith au Sénat ou de Vers sa destinée. Et, sans toutefois égaler ses illustres parents, Tempête à Washington se révèle être une fresque passionnante de la vie politique américaine d’après-guerre avec son lot de bassesses, d’égos, de chasse aux sorcières, mais aussi de vraies convictions, de droiture et de foi en l’institution, parfaitement adaptée à un long dimanche pluvieux comme celui-ci.