Voilà, c'était le cri de frustration d'un amoureux du cinéma de Nolan qui a l'impression qu'on soit passé à côté d'un chef d'oeuvre monumental pour un film, certes très sympa, mais sur l'échelle du metteur en scène d'Inception ressemblerait presque à une déception. Parce que ce 7/10 que j'accorde à Tenet, c'est surtout grâce aux scènes d'action et à la dernière heure qui remonte le niveau, parce que durant la première heure et demie, j'étais plus proche du 5/10.
Alors, est-ce Nolan qui s'est planté ou ai-je subi une fois de plus le syndrome Gone Girl ou Inglourious Basterds (quand tu es tellement habitué aux tics d'un metteur en scène qu'il a du mal à te surprendre alors qu'il signe un très grand film)?? Eh bien un peu des deux. Franchement, le début, ça va trop vite, ça enchaîne les conversations hyper-cuttées en champ/contre-champ qui proposent beaucoup d'informations et il y a cette tentative désespéré d'apporter un semblant d'émotions avec l'intrigue concernant le personnage d'Elizabeth Debicki, je n'y ai cru à aucun moment et son Kenneth Branagh de mari est l'incarnation bad guy over the top à la James Bond. Pire, à force de connaître Nolan, on peut anticiper un certain nombre d'informations à l'avance
comme l'identité des "assaillants" du casse de l'aéroport d'Oslo
Et puis, il y a les dialogues. Alors certes, chez Nolan, les dialogues n'ont jamais été son point le plus fort, mais le nombre de fois où je me suis dit que les personnages parlaient juste pour rappeler des informations aux spectateurs et que ça n'avait rien de naturel.
Mais bon, il faut aussi dire que Tenet propose un concept très fort et que Nolan l'exploite à merveille, je me suis particulièrement éclaté sur la dernière heure avec des scènes d'action hallucinantes et particulièrement jouissives. Autre facteur de satisfaction, John David Washington impose un charisme presque équivalent à celui de son père (et vu les dialogues, c'était pas évident) et même Robert Pattinson était, pour la première fois de sa carrière en ce qui me concerne, vraiment bon (quelle lueur espoir pour The Batman!!).
D'ailleurs, la révélation des origines de la relation qui lie les deux personnages fut bien plus émouvante que le forcing que Nolan a fait avec le fils de Debicki pour qui je n'ai jamais vraiment vibré
Bref, un premier visionnage parfois complexe en ce qui me concerne avec cette impression d'être passé à côté d'un très grand film et si, contrairement à beaucoup de monde, je n'ai jamais trouvé le cinéma de Nolan froid et clinique (je trouve que les voyages émotionnels de Wayne, de Cobb ou de Cooper sont particulièrement réussis), c'est malheureusement un peu le cas avec Tenet!! A revoir!!