Après Inception (2010) qui questionnait l’univers des rêves dans les rêves, Tenet (2020) bouscule lui aussi toute notion de réalité en s’intéressant au concept de la temporalité linéaire et de l’entropie inversée (!).
Le film suit les aventures d’un protagoniste (dont on ne connait pas le nom) qui doit empêcher une 3ème Guerre Mondiale de voir le jour. Pour cela, il va devoir non pas voyager dans le temps, mais basculer dans une toute autre temporalité, celle où le temps est inversé.
150 minutes durant lesquelles Christopher Nolan va jouer avec nos méninges, alternant entre les éléments narratifs et les concepts scientifiques pointus, le film joue avec nos nerfs et nous perd constamment pour mieux nous retrouver par la suite. Autant vous dire qu’il est nécessaire d’être concentré et de ne pas en rater ne serait-ce qu’une seconde, sous peine d’être totalement largué.
Véritable puzzle scénaristique & labyrinthique, mais aussi prouesse technique en termes de mise en scène (on imagine à quel point le découpage, le story-board, le tournage et le montage n’ont pas dû être une mince affaire). Le film nous en met plein la vue (tourné en Panavision Super 70 & en IMAX), Christopher Nolan est l’un des rares (avec Tarantino) à vouloir continuer de tourner sur pellicule et s’affranchir des CGI (comme en témoigne la séquence de l’opéra ou encore celle du 747 qu’il fait réellement s’écraser sur le tarmac d’un aéroport).
Étonnamment, malgré la complexité du récit, on ne voit absolument pas passer les 2h30 du film, au gré d’un magnifique (et prenant) score composé par Ludwig Göransson (Hans Zimmer a dû céder sa place, faute de temps). Christopher Nolan dépoussière le genre du film d’espionnage et nous offre un thriller Sci-Fi démesurément dantesque (dans tous les sens du terme). Inventif, novateur, confus, bouillonnant, prise de tête, palpitant et visuellement bluffant.
(découvert en 70mm au cinéma)
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