Après la déception de Dunkirk, Nolan nous présente Tenet son 11ème film (qui est un nombre palindrome !) et revient à l’essence même de son art, c’est à dire une histoire où il mêle son obsession pour le temps. Dans la plupart de ses films, ses personnages ne luttent pas contre des « méchants » mais luttent contre « le temps ».
Commençons avec les points forts du film et il y en a.
Séquence d’ouverture mémorable digne d’un Michael Mann (rappelant aussi celui The Dark Knight au passage ).
Les acteurs sont incroyables, porté par un très bon duo John-David Washington (déjà excellent dans Blackkklansman) et Robert Pattinson (que j’ai toujours adoré dont la carrière prend une tournure sublime), Kenneth Branagh en antagoniste rien à dire juste excellent mais je tiens à souligner la présence d’Elisabeth Debicki qui m’a émerveillé dans son rôle de mère victime d'un chantage de la part de son ex-mari, son rôle est ici le fil de l’émotion (la part d’humanité) c’est le rôle qui mêle cette notion de famille (très important chez Nolan et qu’on retrouve dans ses films), ici une mère dévouée à son enfant et qui veut obtenir la garde de son enfant coûte que coûte.
Les images sont magnifiques, visuellement époustanflant comme dans les tous les films de Nolan.
On ne s’ennuie pas une seule seconde durant les 2h30 pour ma part tant les scènes d’actions sont bien dosées et éblouissantes
Passons aux bémols d’abord il est primordial d’en parler LE SCÉNARIO qui part d’un concept assez simple : l’inversion, mais qui est placé dans une intrigue très dense, Nolan arrive à complexifier ce concept pour faire tourner la tête du spectateur dès la seconde partie du film.
Déplus l’histoire se perd énormément dans ses dialogues surtout lors des dialogues très importants (où l’on explique les concepts physiques, les démarches, le plan …. ) ces scènes sont souvent très ambiantes , le bruit empêche la compréhension du dialogue (ajouter à cela la complexité de compréhension), il suffit d’un moment d’égarement pour être à coté de la plaque. Peut-être qu’un Jonathan Nolan aurait été nécessaire dans ce film pour balancer l’équation vers une compréhension lisible.
La musique n’est pas mémorable du tout (j’adore Ludwig Goransson), mais là c’est vraiment indigeste Nolan a toujours eu des partitions sublimes de la part de Zimmer ( Time, Day One et j’en passe... qui sont des morceaux remplis d’émotion) mais là j’ai été vraiment déçu.
Pour finir ce film manque d’humanité hormis le personnage de Kate ( E.Debicki), même si les acteurs sont incroyables , leurs personnages (Washington & Pattinson) sont assez vides il manque un développement.
Tout de même c’est un bon film qui nécessite un 2ème visionnage (obligatoire) voire un 3ème pour le savourer pleinement. C’est un film assez unique et original dans son ensemble qu’on a pas souvent l’habitude de voir par son concept ( peut-être Dr Strange ou Terminator).
Merci Nolan qui a eu le cran de maintenir sa sortie en été (200-225M $ de budget) en dépit de la crise sanitaire que subit le monde .
Je finis sur ce fatalisme énoncé par Pattinson pour vous/me rassurer de la compréhension du film « ce qui est arrivé est arrivé.»