Affreux, sales et bandants. Quelle féconde !
Dialogues ciselés en rafales, jeu d'acteurs brillantissime et courageux, des retournements incessants. Un sujet sérieux et brûlant.
Un humour absurde hilarant, ou d'une finesse et douceur rare.
Sur fond de mélanges des genres de ce trio de bandits paumés violent tous les codes.
Ils explorent les rapports amoureux avec la vigueur d'une boule dans un jeu de quilles. C'est un strike à chaque renversement.
Et c'est l'amour qui éclate partout et dans tous les sens. La pulsion vitale d'amour qui tient ce film hors de toute vulgarité. De la poésie pure.
{Bob}} : J'ai un tatouage à plusieurs dimensions. Un tatouage qui se déplie. Quand il roupille c'est une grenade, quand il se réveille c'est une torpille. Est-ce que ça t'intéresserait de le voir ?
{Antoine}} : Ouarf ! Tu te crois encore dans ta cellule ou quoi ?
{Bob}} : On est tous en cellule mon petit pote, toi, moi, tout le monde. La vie est une prison. Et la plus terrible de toutes parce que pour s'en évader faut passer l'arme à gauche. Plaisante jamais avec ces choses-là. Je vais t'enculer. Je vais t'enculer et tu jouiras. Ton fion, il en pourra plus d'extase. Ça ne sera pas la peine d'appeler au secours : en liberté il n'y a pas de gardien. Personne ne vient. T'es tout seul avec ta honte. Et moi, ta honte, je la transforme en bonheur. J'en fais un bouquet de fleurs.
{Antoine}} : Tu parles bien quand tu veux.
{Bob}} : C'est ta bouche qui m'inspire. Ta bouche et puis ton cœur. Je vais te le cambrioler ton cœur. Ton cœur et puis tout le reste. Je vais m'introduire et tout piquer.
Depardieu draguant Antoine en slip Léopard,
Miou-Miou en putain touchante et Blanc complètement à contre emploi, Don Juan sujet de toutes les convoitises amoureuses....Ils s'amusent et jouissent et nous avec, les superbes seconds rôles.
Un film exigeant et ravageur qui fait date. 1986.
On est loin, bien loin de la cage aux folles ou des valseuses. Un film politiquement bien plus fort sur le genre, les dominations sculptées à travers les renversements incessants des situation de ces couples, de ce trio électrique.
Une subtilité à ne pas mettre entre toutes les mains, surtout des grincheux,
Le grand public ne s'y est pas trompé.
Du Blier fils pur sang. Quels dialogues ! On Encense Audiard et on vous ignore trop Bertrand :
"Une serrure il faut Qu’çà mouille, c'est comme tous les orifices. Tu la démarres à la salive et t'attends qu'elle se donne."
Voir l'excellente critique de Rock Nadir aussi :
https://www.senscritique.com/film/Tenue_de_soiree/critique/226257343
Les USA nous ont offert Macadam Cowboy, mais en gros on est loin de Netflix, d'accord.