Durant les guerres napoléoniennes, un pêcheur, nommé Terje Vigen, décide de braver l'interdit et de prendre son bateau pour récupérer des poissons, car sa famille meurt de faim. Il va être capturé et emprisonné, ce qui fait qu'à sa sortie de prison des années plus tard, il apprendra que sa femme et sa fille sont décédées. Emplie d'amertume, il s'isole du monde jusqu'à ce qu'il apporte son aide à un bateau non loin de là... dont le capitaine est celui qui l'a conduit en prison.
Voir Terje Vigen est un défi en soi, du moins la version proposée par Netflix, c'est un film sans accompagnement musical, donc totalement muet ce avec quoi j'ai toujours beaucoup de mal, car entre les bruits environnants, le silence, il y a de quoi être distrait. Et pourtant, j'ai été captivé par la puissance de l'histoire, qui est celle d'un homme plongé dans la rancœur. Ce Terje Vigen, joué par Victor Sjöström lui-même, n'a plus rien, ressemble à un ermite, pour au fond un geste qui devait sauver sa famille affamée ; pêcher. D'ailleurs, fait rare pour l'époque, le tournage des scènes maritimes se fait en pleine mer, ce qui a occasionné un énorme budget, mais ça paye à l'écran.
Peut-être que la fin est un peu trop précipitée, mais voilà un film muet qui m'a pris par surprise, de par la force de son sujet.