Terje, mon pauvre Terje..
Terje Vigen, un chouette titre qui laisse prédire un chouette film ? Bien joué !
Victor Sjöstrom nous sert là un beau mélodrame dont il en a le secret, augmentant son niveau d'un cran après le "Ingeborg Hulm" sorti quatre ans auparavant . Ce jeune cinéaste nous fait vivre une heure très agréable et pourtant si tragique au côté de Terje Vigen, père de famille, qui tente de passer outre le blocus des bateaux anglais (durant les guerres révolutionnaires) pour ramener un peu de nourriture pour sa famille. Manque de chance, celui-ci finira par se faire emprisonner par les anglais pour un bout de temps. A sa sortie, plus rien n'est comme avant...
Ce triste résumé agrémenté d'un très beau décor qui n'est autre que la mer tourné en plein air, et qui accentue le côté dramatique du film de part sa couleur bleu (couleur froide qui est la couleur prépondérante du film), nous met dans une situation pas très très joyeuse..
Niveau jeu d'acteur, Victor Sjöström adore voler la vedette de ses propres films vu que c'est lui qui joue Terje. Le jeu est crédible sans pour autant détruite une armée de zombies affamés.
Côté scénario, c'est du bon mélodrame, très bien élaboré pour l'époque. L'histoire prend du temps à se lancer, mais une fois celle-ci commencée, on se laisse berner au gré des vagues qui dominent le film, et c'est un vrai plaisir.... Et que dire du climax ----SPOILER EN APPROCHE---- où la mer, maître du film, se déchaîne contre celui qui a osé mettre en prison Terje, et que celui-ci vient tout de même en aide à son ravisseur après une forte bataille interne qui m'a fait frémir dans mon lit chaud, quel dénouement et quelle belle scène de fin qui met du baume au cœur après tous les déboires de Terje. --SPOILER RETOURNE DANS SA POKEBALL ---
Le film fit un tabac à sa sortie et fut exporté partout dans le monde, malgré cela, je suis sur que Victor pouvait faire mieux avec plus de temps, malgré le budget : à savoir 60.000 couronnes (donc 3x plus que le budget d'un long métrage de base en ce temps), et il le fera avec son prochain film "Les Proscrits" en 1918.
Quel homme ce Sjöström !