Sept ans après le surprenant succès de Terminator, James Cameron se lance dans sa suite où ce n'est plus la mère qui est prise pour cible, mais le fils, John Connor lui-même.
Entre-temps, James Cameron a pu s'aguerrir avec Aliens et Abyss et encore plus assoir sa notoriété à Hollywood. Il bénéficie cette fois-ci d'un immense budget (un record en 1991), ce qui lui permet d'exploiter aux mieux toutes ses idées, notamment visuelles et dès la scène d'introduction post-apocalyptique on s'en rend compte, on en prend plein la vue !
Première scène qui lui permet d'à nouveau faire travailler l'imagination du spectateur sur le futur chaotique, avant de revenir au présent et de reproduire le schéma du premier opus lorsque les deux machines se rapprocheront peu à peu.
Léger changement d'ambiance par rapport au premier opus, si ça reste sombre, on connaît cette fois-ci l'univers, l'atmosphère est moins fascinante (et artisanale, ce qui ôte une partie du charme par rapport au film de 1984) et Cameron prend bien plus son temps pour nous le présenter, ainsi que d'étendre son univers et approfondir un peu plus ses personnages. C'est avec George Thorogood puis les Guns N' Roses à fond que l'on découvre un Cameron débordant d'idées qu'il exploite avec brio, tant dans l'avancement de l'histoire que les personnages et il continue de construire un véritable mythe autour de cet univers.
Sarah Connor est maintenant une vraie femme guerrière, tandis que son fils, un rebelle de son temps, jouant aux jeux vidéo au centre commercial et écoutant du hard va devoir faire face à une terrible menace et une nouvelle sorte de robot. Toujours aussi fun, les personnages bénéficient de d'un bon équilibre entre les tons dans l'écriture, ainsi qu'une absence de lourdeur dans les tentatives d'humour, qui fonctionnent très bien. Il sait aussi donner de l'importance à tous et créer une alchimie entre eux.
Au-delà des idées qu'il apporte, la réussite repose toujours sur sa mise en scène et il montre à nouveau, qu'à une autre époque, il était bien un maitre en la matière. Sa façon de gérer les moments calmes et les temps forts, tout en restant focaliser sur une longue course-poursuite (ainsi qu'en ajoutant de nouveaux éléments à l'univers) et en imposant une peur constante sur les protagonistes, est un modèle du genre. Il instaure une tension qui, lorsqu'elle atteindra son apogée, donnera des scènes inoubliables et marquantes, telle la dernière partie ou la séquence d'évasion dans l'hôpital.
Sans temps mort, Cameron rend ses 154 minutes (version longue avec notamment une petite apparition de Michael Biehn, le Kyle Reese du premier film et, de manière générale, un développement intéressant de Sarah Connor) haletantes, offrant action majestueusement filmée et réplique mémorable. Les comédiens sont toujours parfait dans les rôles, avec une bande-originale d'enfer et des effets spéciaux faisant pâlir bon nombre de grosses productions actuelles.
Si le premier Terminator était déjà une immense tuerie (dans tous les sens du terme), James Cameron récidive avec ce second opus qui lui permet d'étendre l'univers et de montrer qu'il était bel et bien le maitre de l'action et des effets spéciaux. Époustouflant.