Terminator : Dark Fate par pierrick_D_

Rev-9,une machine d'apparence humaine venue du futur,débarque au Mexique dans le but d'éliminer Dani Ramos,une jeune mexicaine lambda destinée à devenir le chef de la rébellion à l'intelligence artificielle qui contrôlera bientôt le Monde.Mais Grace,une humaine "augmentée" suite à un contact avec une machine tueuse,arrive aussi de 2042,mais pour protéger la fille.Toutes deux vont recevoir le renfort de l'inoxydable Sarah Connor et même de ce bon vieux T-800,le Terminator originel,qui se fait désormais appeler Carl depuis qu'il se prend pour un humain."Dark Fate" est le sixième épisode de cette trop longue saga mais l'histoire prend place chronologiquement immédiatement après "Terminator 2".C'est une sorte de reboot,adoubé par le créateur de la franchise en personne,un certain James Cameron,qui coproduit le film via sa société Lightstorm Entertainment avec la Paramount et 20th Century Fox et a plus ou moins collaboré au scénario.On a vu pire dans la série mais on est quand même ici sur du niveau assez bas.Le bon côté de la chose réside dans le traitement des scènes d'action.Poursuites musclées,bastons ultra-violentes,défouraillages sanglants,destructions massives,tout y passe.C'est rythmé et bien foutu grâce à des effets numériques de qualité et une réalisation dynamique de Tim Miller,un spécialiste des effets spéciaux qui shoote là son deuxième long-métrage après le "Deadpool" de 2016,dont il nous ressert au passage la bataille sur le pont avec les bagnoles qui volent dans tous les sens.Une fois qu'on a dit ça,force est de reconnaître que l'oeuvre fait bien pâle figure en comparaison des premiers opus de la saga,ceci à cause d'un scénario consternant signé des pourtant chevronnés David S. Goyer et Billy Ray.La franchise est sérieusement dénaturée par le monceau de conneries incessantes qui nous est généreusement dispensé du début à la fin de cette histoire à se curer les oreilles avec une poire à lavement,le script accomplissant l'ingénieux exploit d'être une redite des précédents épisodes tout en inventant un fatras de développements invraisemblables et incompréhensibles.Du copier-coller donc avec deux Terminators,un gentil et un méchant,qui déboulent sur Terre en tombant du ciel à poil,l'un voulant trucider le futur leader de la résistance,qui ignore son statut héroïque à venir, et l'autre le sauver.S'ensuit comme d'hab une longue course-poursuite émaillée de violences extrêmes et de dégâts considérables,avec à la fin la destruction du Termi pas sympa qui était soi-disant indestructible.Mais attention,on est rusés,on est des renards et on feinte le spectateur en changeant les noms.Les Terminators sont devenus des Rev,la sinistre société Skynet est maintenant la SAC-NORAD,qui a créé une IA nommée A Légion,ni vu ni connu je t'embrouille.En même temps on a écrit n'importe quoi et on ne pige plus rien à l'évolution des évènements de la franchise,à la chronologie et à la logique élémentaire disparue.Il y a toujours eu des angles morts et des impossibilités temporelles dans les "Terminator" mais au début ça passait grâce à l'énergie démentielle du filmage de Cameron,à une certaine simplicité dans le déroulement des faits,à une relative logique interne et à une vraie réflexion à propos de l'avenir de l'Humain face à la mécanisation technologique déferlante.Tout ça a disparu au profit d'un spectacle visuellement satisfaisant mais sombrant dans une confusion débile.Rien ne tient debout dans ce sac de noeuds à la con et on passe son temps à se poser des questions quant à la pertinence des fadaises dont on nous abreuve sans interruption.Tout le background de la franchise est remis en question vu que le futur n'est plus ce qu'il était.John Connor s'est finalement fait tuer et n'est donc plus le leader de la future résistance,c'était bien la peine d'avoir axé tous les épisodes précédents sur sa préservation.L'avenir a donc été radicalement modifié.....pour en arriver au même résultat avec une intelligence artificielle qui a pris le pouvoir et s'appuie sur des robots tueurs quasiment invincibles qu'on est capable d'envoyer jusque dans le passé.On n'appelle plus ça des Terminators mais ça revient au même.Sarah,après la mort de son fils,s'est mise à recevoir des messages d'un mystérieux expéditeur lui indiquant quant des Termis se pointent sur Terre afin qu'elle leur règle leur compte.Combien en a-t-elle zigouillé?On n'en sait rien mais quand on voit le boulot que ça représente d'en détruire un seul on se demande comment qu'elle fait la nana,toute seule avec ses petits bras et son armement conventionnel.Il se trouve que l'informateur en question n'est autre que Carl,l'ancien T-800,qui s'est sans raison apparente converti à l'humanité au point d'être devenu un citoyen modèle de la glorieuse Amérique.La machine peut donc avoir des sentiments et réfléchir,ben voyons.On ignore comment il récupère ses infos mais faut pas chercher,de toute façon il fallait que le mec soit du côté des gentils vu qu'il est incarné par Arnold Schwarzenneger qui n'est pas revenu aux affaires pour passer pour un salaud antipathique.On patauge joyeusement dans le WTF,un antagonisme bidon entre Sarah et Carl est établi,le gars a quand même occis son fiston,mais ils doivent collaborer pour sauver la race humaine et puis il a changé,T-800,l'American way of life lui a offert la rédemption.Le seul truc notable à relever est la conversion de la saga au féminisme.Il y a toujours la mère Connor mais en plus le trio de héros est devenu un trio d'héroïnes car outre Sarah on a un nouveau Terminator sympa,qui n'en est pas tout-à-fait un car l'hybridité est à la mode,devenu une Terminatorette,et un sauveur qui est maintenant une sauveuse vu que JC est mort,tout un symbole.Par contre l'enfoiré de service,la machine à tuer,est bien toujours un homme,bizarrement on n'a pas modifié ce paramètre.La distribution est très moyenne,en dépit de la présence des stars originelles.Linda Hamilton est vraiment trop tapée pour convaincre en guerrière super badass tueuse de robots et Schwarzie a l'air de planer dans un rôle mal défini et finalement secondaire.MacKenzie Davis est peu à l'aise en protectrice de choc mais elle est super bien roulée et c'est là qu'on apprécie le virage féministe du film car c'est plus agréable de la voir tomber des nues toute nue que de contempler l'anatomie d'Arnold,du moins si elle n'est pas doublée.Sinon,dans l'ensemble c'est le championnat du Monde du manque de charisme entre l'inconsistante colombienne Natalia Reyes en messie avec des nichons et le transparent Gabriel Luna en tueur d'acier.Note et critique de film de Tim Miller publiées précédemment:"Deadpool"-7.Moyenne:5,5.