Énième tentative de relancer la franchise des Terminator, Genisys arrive donc après l’honnête opus de McG, où trônait fièrement Sam Worthington, alors en odeur de sainteté après le triomphe d’Avatar et du Choc des Titans. Des affiches assez gauches aux premières bandes-annonces, jusqu’au casting, rien de vraiment saisissant n’est jamais sorti de la promo de Genisys qui confirme une chose : les segments de Terminator se succèdent les uns après les autres avec toujours une décennie de retard...
Terminator Renaissance avait eu pour sa part la bonne idée de nous plonger dans le combat contre les machines après le jugement dernier, avec un John Connor interprété par Christian Bale. De quoi donner vie à une part de l'histoire qui n'avait jamais été montrée plus de quelques minutes dans les films précédents, et nous montrer que Skynet était capable de bien mieux que de renvoyer un bout de métal furax dans le passé pour arriver à ses fins. Mais que voulez-vous, le cinéma aime vivre sur ses acquis, surtout en 2015...
Donc, force est de constater que de s'attaquer à un tel projet n'est pas si simple. Pourtant, l'idée de départ n'est pas intéressante : alors que Kyle Reese retourne dans le passé, il fait face à une temporalité imprévue et à une Sarah Connor déjà prête à en découdre, affrontant des Terminator depuis sa plus tendre enfance. Et c'est sans doute là que le bât blesse réellement : l'histoire. Si la problématique de la prise de pouvoir des machines est dans l'ère du temps, les scénaristes ont cru bon d'en rajouter une couche avec cette fracture temporel beaucoup trop creusée et au final complètement incohérente et incompréhensible...
Cette impression de voir des idées se greffer un peu n'importe comment se ressent sur une bonne partie du métrage. Même si le début du film et surtout le passage de 1984 reste assez bluffant de part ces clins d'oeil au plan près au film original, le reste s'avère très confus et désordonné. Malgré cette (importante) réserve, le film reste spectaculaire et distrayant. Certaines séquences sont impressionnantes, comme celle de l’attaque initiale contre Skynet par les troupes de John Connor, la course poursuite en plein Golden Gate Bridge ou les différents affrontements brutaux et violents entre le T-800 et le T-3000...
Malgré ça, le film reste une déception. Alors que James Cameron avait parfaitement conjugué par le passé le fond et la forme, nous léguant des œuvres dépourvues de rides, Alan Taylor remet aujourd’hui les compteurs à zéro sans une once d’originalité. Le réalisateur se contente de satisfaire sa hiérarchie en répondant mécaniquement à un cahier des charges prévisible et aseptisé !!!