Appréciant beaucoup la saga Terminator et tout particulièrement les deux premiers opus, c'est avec une certaine nostalgie et beaucoup de craintes que j'attendais la sortie de Terminator : Genisys. Il faut dire qu'avec un retour dans le passé qui modifie toute l'histoire de la saga, une Sarah Connor badass au possible et Alan Taylor à la réalisation (c'est à lui qu'on doit le fadasse Thor : The Dark World), il y avait de quoi être inquiet. Et malheureusement, le film rate le coche et il n'y va pas avec le dos de la cuillère !
Commençons d'abord par le point le plus noir du film : le scénario. Le film débute avant le premier opus, lorsque les humains livrent la dernière bataille contre Skynet, le super-ordinateur contrôlant les machines. Ce dernier envoie dans le passé un Terminator pour tuer Sarah Connor, la mère de John Connor, leader de la Résistance et figure messianique à peine dissimulée. Kyle Reese, lieutenant de Connor, est envoyé dans le passé pour la protéger. Jusqu'ici, tout est comme dans le premier film. Sauf que Kyle débarque dans un futur alternatif (et croyez-moi, j'ai oublié pourquoi) où Sarah est une combattante aguerrie, élevée par un T-800 reprogrammé.
Mais quel bordel ! Rien n'est jamais convenablement expliqué dans ce gloubi-boulga de twists et retournements de situation à deux francs, sauf quand le Terminator, sorte de "deus ex machina" du scénariste, explique les différents problèmes rencontrés par les personnages. Je ne rentre pas plus dans les détails puisque cela reviendrait à tout vous spoiler, et je me contenterais donc d'un point du scénario déjà apparu dans les trailers : John Connor en robot. Non seulement, la transformation amène peu d'aspects originaux mais en plus, ce changement a lieu juste avant le départ de Kyle Reese en 1984, ce qui implique donc que tout ce qui s'est passé depuis le premier Terminator n'a aucune forme d'importance, puisque c'est dans le futur et non dans le passé que John Connor est réellement menacé.
Parlons maintenant des autres aspects du film. La mise en scène est plate et sans relief, il n'y a pour ainsi dire aucun choix audacieux ni aucun mouvement de caméra un peu original, rien de bien neuf. Les scènes d'actions sont d'une mollesse extrême (surtout le combat entre les deux Terminators au début), là encore à cause d'une absence de mise en scène et d'un montage chaotique, tantôt sous amphétamines, tantôt complètement neurasthénique.
Les acteurs ne sont pas non plus extraordinaires, à commencer par Jai Courtney, qui incarne Kyle Reese et qui livre le même genre de prestation monolithique que dans Die Hard 5. Emilia Clarke et Jason Clarke (aucun lien de parenté) s'en tirent plutôt bien, même si Sarah Connor souffre de gros problèmes d'écriture. Au final, c'est bien notre bon vieux Schwarzenegger qui porte le film, insufflant (à 67 ans tout de même) la dose d'humour et d'énergie nécessaire au film pour avancer.
Inutile pour moi de m'étendre plus longtemps sur ce film, mauvais, mal pensé et qui ne tient pas la comparaison face au reste de la saga. Dommage, cela aurait pu être énorme, à croire que les studios se fichent de plus en plus du résultat, du moment qu'il ramène de l'argent...