Et dire qu'il y a 2 an j'attendais déjà cette période 2015/2016 avec ses blockbusters en pagaille... Spielberg pour un nouveau "Jurassic Park" ! Le prochain "Star Wars" de George Lucas ! Le prochain "Terminator" de Cameron ! Mad Max de Miller ! Sam Mendes toujours aux commandes de 007 ! Le prochain "Mission : Impossible", au choix de De Palma, John Woo ou Brad Bird !... Pitain ça envoyait du rêve...
Et plus on avance plus les licences sont balayées par Hollywood. On se rassure comme on peut à la sortie d'un Jurrassic World... Assis dans le caniveau on voit enfin la lumière, et la voix peu assurée, les yeux mouillant, on se tape sur l'épaule, tentant de se rassurer en se regardant dans le blanc des yeux pour se dire : "Tu vois, ce n'était pas si horrible que ça..." comme après un rendez-vous chez le dentiste. On se dit qu'on a passé le plus dur ET PUIS NON !
TERMINATOR arrive.
Avec son bon gros Yes Man à la con pour la réalisation.
Mais bon ! On se dit que quand Johnny démarrait le 6 Avril 1960 au Cabaret l'Escale, LUI NON PLUS, il partait pas gagnant !
Et il l'a fait Johnny. avec du sang de la sueur et des larmes, mais il l'a fait.
Alors on se dit : Alan Taylor,
Vas-y comme Johnny.
Bon arrêtons les conneries, alors je veux bien essayer parfois de comprendre la vision très Sens Critique du « on en met pas zéro juste pour le prix de la bobine », mais dans le cas de films comme celui-ci, le concept pour moi rencontre clairement ses limites.
On pourra toujours dire que le film fait le métier en garantissant son déluge d’explosions, de cascades, de fusils laser et de robots en pagaille, mais bon… Au bout d’un moment il faut aussi savoir de quoi on parle. Quand on me conseille un bon resto en m’indiquant que son foie gras est excellent, je ne m’attends pas à ce qu’on me serve huit tonnes de foie coulées dans autant de graisse. Là, on parle quand même de « Terminator » ! C’est une saga culte, une franchise qui dans les années 1980 et 1990 était un gage d’une certaine qualité dans les domaines de la science-fiction et de l’action. Moi, quand je vais voir « Terminator », je ne m’attends pas à ce qu’on me serve huit tonnes de robots coulées dans autant de tonnes d’effets numériques. Pourtant, après avoir vu ce « Genisys », il semblait bien que se trouvait là tout le postulat d’Alan Taylor et qu’il n’avait vraiment RIEN d’autre à proposer. Or ça, pour un « Terminator », c’est scandaleux.
Je n’étais déjà vraiment pas fan des épisodes 3 et 4, mais celui-là, pour moi, pousse le cynisme encore plus loin. Aucune créativité dans ce film : on est dans le simple listing débile du fan-service. En gros, toute la première demi-heure, c’est une sorte de zapping de Terminator 1 et 2. Les scènes de guerres futuristes à gros coups de lasers fluos ; les apparitions du T-800 et de Kyle Reed reproduites à l’i-den-tique ; les transformations mythiques du T1000… Rien de neuf, tout a été vu. Et si encore c’était fait avec le même soin de mise en scène et d’écriture que les premiers, mais même pas. Là on a décidé de nous glisser la même intrigue (oui oui, mais vraiment la même !) sauf que pour le coup on l'émaille de dialogues insipides tenus par des acteurs sans substance.
- Et pour ne pas faire trop long je ne parlerais pas de toutes les incohérences du film car il y en a en moyenne 3 par scène. -
Mais bon, il a fallu que l’horreur ne s’arrête pas à cette seule démarche. Après avoir violé les deux opus phares de la saga, ce « Genisys » a cru bon de rajouter sa couche d’ignominies, comme T3 et T4 avaient su si bien le faire avant lui. Mais alors là attention. On n’a pas mis les gants !
3 - 2 - 1 - décollage et on est partiiii dans le monde des grosses explications de merde d’univers parallèles, de souvenirs d’un passé-futur résurgent de l'imparfait du conditionnel, d’espaces-temps révolus par la création d'unités stables, de champs quantiques (si si) et autres fusions cellulaires, et on mélange le tout pour en faire une purée qui n’a strictement aucun sens, mais qui justifie tous les trucs qu’ils voulaient à tout prix nous mettre à l’écran comme l’existence d’un Schwartzy vieux ; une baston entre Schwartzy vieux et un Schwartzy jeune ; des scènes d’ombres chinoises avec les formes d’Emily Clarke ; explosions, des fusillades, courses poursuites ; fusillades en hélicoptères (mais si !) ; des hologrammes super beaux qu'on sent vachement que c'est le futur ; et une nouvelle manière d’éviter le Jugement dernier même si le prochain Terminator nous apprendra certainement que ce même Jugement dernier n’a pas été évité. Non mais franchement, on croirait l’intrigue de Zelda. Honnêtement, ce qui m’écœure, c’est qu’il n’y a absolument aucun respect pour la franchise. On nous sort au hasard un réalisateur qui aurait pu bosser sur n'importe quel autre blockbuster écervelé suivant son planning, on nous pond le même scénario avec les mêmes absurdités à la mode, les mêmes trous d’air, les mêmes dialogues écrits par des gamins ; à cela on y ajoute la même bouillasse numérique ; les mêmes scènes d’actions surfaites ; le même humour débile ; les mêmes romances vaseuses ; jusqu’au casting qui, lui aussi, touche les bas-fonds (Schwartzy se limite au guest qui vient prendre son chèque ; Jay Courtney le bodybuilder au torse épilé, Emily Clarke montre de son côté toutes les limites de son jeu d’actrice, quant à J.K. Simmons, on nous l’a ici réduit à un rôle de bouffon à la Joe Pesci dans « l’Arme fatale 3 »). Franchement, ce film, c’est plus qu’une bouse, c’est carrément du vandalisme. Et quand ce film ose nous ressortir les quelques notes mythiques de Brad Fiedel en guise de générique de fin, après avoir osé commettre ça y a de quoi devenir fou. Ce film c’est un scandale. C’est même une honte pour tout Hollywood.