Renaissance est un cas un peu particulier dans la franchise Terminator. D'une part, car il arrive à un moment où la saga se retrouve dans une position brinquebalante, après un troisième volet reçu tièdement. Et aussi parce qu'il prend le parti de couper court avec le style maintenu jusque-là. Exit donc le choc des temporalités, et les cyborgs venus du futur pour anéantir/protéger les Connor.
Ce futur, on y met enfin les pieds pour de bon. Vaporisé dans un holocauste nucléaire, le monde se compose de ruines et les survivants essaient tant bien que mal de résister au joug de Skynet, saint-patron des machines. John Connor, pas encore le leader légendaire décrit dans les 2 premiers, s'efforce de sauvegarder l'espèce humaine face à des robots impavides et des supérieurs septiques quant à ses connaissances de l'avenir.
Au départ, confier la réalisation à McG avait de quoi déstabiliser, le metteur en scène étant affilié aux adaptations problématiques de Charlie et ses drôles de dames. La présence de Christian Bale pour camper John Connor compensait légèrement ce sentiment d'appréhension légitime. Néanmoins, il y avait de quoi redouter ce nouvel essai, surtout au regard des deux merveilles qu'étaient les deux premiers opus proposés par James Cameron.
Au final, le constat est mitigé malgré un mieux par rapport au numéro 3 (tout juste passable) réalisé par Jonathan Mostow. De bonnes surprises, il y en a. En premier lieu, McG délivre parfois de solides moments de cinéma, à mi-chemin entre Mad Max et Les Fils de l'homme. L'aspect poussiéreux et post-apocalyptique le rapproche du premier, tandis que les (faux) plans-séquences rappellent le second. Quoiqu'il en soit, le cinéaste se montre efficace lors de quelques scènes fortes (dans sa première partie). L'autre bon point vient du personnage de Marcus Wright, qui offre de nouvelles perspectives s'inscrivant dans le prolongement du Jugement Dernier tout en conférant une certaine humanité à Renaissance. Puis, les acteurs principaux font preuve de beaucoup de force, permettant une identification aisée avec eux. Sam Worthington tire son épingle du jeu, en apportant une crédibilité physique et émotionnelle indéniable. Suit un Christian Bale très énergique, dans un rôle malheureusement peu nuancé.
Toutes ces bonnes parties sont malheureusement desservies par un script incroyablement linéaire, finalement très limité en propositions ou explications, voire parfois incohérent avec la mythologie. Qu'on intègre d'ailleurs de manière très maladroite, voire carrément opportuniste dans son derniers tiers.
- Les cassettes de Sarah Connor ne servent à rien, si ce n'est faire du pied aux fans.
- Les séquences guerrière en plein jour (les premiers établissaient une résistance nocturne).
- La présence d'un T-800 aux traits (numériques) d'Arnold Schwarzenegger alors qu'il ne devrait même pas exister à ce moment (2018).
Enfin, et malgré les prestations qualitatives de son duo principal, le reste du casting n'a quasiment rien à jouer. À la rigueur, Anton Yelchin délivre une composition honorable en Kyle Reese. Mais pour le reste, c'est hélas très plat. Des éléments qui suffisent à sceller le destin de cette quatrième aventure. Je la situerai légèrement au dessus du Soulèvement des Machines, mais encore très très loin des chefs-d'œuvre signés Cameron. Renaissance est simultanément une curiosité et une énième tentative avortée de livrer LA suite qu'on attend désespérément depuis 1991. Elle mérite le visionnage, mais ne laissera pas un souvenir impérissable.