"When a Stranger Calls" consiste en réalité en deux films. Les 20 premières minutes sont un remake de "The Sitter", un court-métrage horrifique réalisé par le même tandem de réalisateur/scénariste. Elles reprennent un concept de légende urbaine connue aux USA : une baby-sitter est seule à la maison avec deux enfants qui dorment, et se voit harcelée par téléphone par un gros taré, à l'accent anglais (!).
Cette longue introduction est simple, mais diablement efficace et flippante, avec une utilisation maîtrisée d'une BO dérangeante et des intérieurs d'une grande maison mal éclairée. Et elle ne s'abaisse pas à utiliser des gimmicks au rabais, tels que des jump scares de bas-étage. Elle est par ailleurs devenue à elle-seule une référence dans le genre, étant régulièrement référencée (notamment dans "Scream", dont la première scène comporte des similitudes).
Passées ces 20 minutes, le film nous fait suivre, des années plus tard, la traque entre un enquêteur et le fameux psychopathe. On est alors plus proche du drame, ou à la rigueur du thriller psychologique, que de l'horreur pure. Aussi, ceux qui s'attendent à quelque chose d'aussi fort que l'introduction seront déçus.
Pourtant, toute cette partie n'est pas inintéressante. Outre une réalisation de bonne tenue et une BO réussie, le film s'appuie beaucoup sur Charles Durning, très convaincant en détective privé marqué par cette affaire. Mais également sur Tony Beckley (décédé 6 mois après la sortie du film), étonnant dans un rôle de psychopathe fébrile, loin des conventions du genre.
Moitié thriller psychologie, moitié horreur pure, "When a Stranger Calls" est donc un film atypique, mais dont la seule introduction vaut le détour.