Pour amateur de ciné indé US
L'interprétation est la principale force du film.
John C. Reilly imprime une humanité authentique à son personnage, son dialogue avec Terri à l'occasion du décès de sa secrétaire où il délivre sa vision résignée mais profondément humaniste de la vie m'a semblé être la meilleure scène du film.
Les jeunes comédiens incarnent avec justesse des personnages pour le moins lourds à porter que ce soit Terri, Chad l'ado trichotillomane (il arrache et mange ses cheveux) ou la très précoce Heather. Ils s'en sortent particulièrement bien dans une scène assez délicate qui les réunit tous trois à la fin du métrage.
La photo lumineuse et chaude du film très réussie, accompagnée d'une belle partition musicale renforce l'ambiance contemplative du film.
On retrouve dans Terri des thèmes souvent traités dans le cinéma indépendant US, les rejetés du système scolaire américain, l'envers du décor des villes de province, la relation entre un adulte mentor et un adolescent à problèmes.
Pourtant je trouve qu'aucun n'est réellement approfondi ni traité de manière novatrice
Les détails « bizarres », comme le fait que le héros éponyme se rende au lycée en pyjama, n'ont d'autre fonction que d'installer Terri dans son rôle d'outsider.
Terri est un film lent ...très lent, certaines scènes contemplatives s'étirent puis se terminent abruptement sans qu'on ait perçu l'intention du réalisateur au-delà d'une posture d' "artiste".
Les séquences se suivent mais constituent des épisodes indépendants d'où peine à émerger une trame narrative. Seule la scène de fin semble posséder un enjeu dramatique mais elle arrive un peu tard pour réveiller le spectateur.
Malgré des qualités picturales et une bonne direction d'acteur le film comme son personnage principal demeure une énigme pour le spectateur qui, faute de s’y attacher, suit passivement cette chronique languissante comme Terri regarde les cadavres de souris se décomposer.
Je mets à Terri la note de 3,5/10.