Quand j'étais petit, je n'allais pas au cinéma. C'était un loisir rarissime, presque de luxe. Ainsi, je n'ai pas eu la chance d'être un "cinéphile raffiné". Toute mon éducation s'est faite à la fois par les programmes racoleurs de la 5 Berlusconienne et des soirées Whirlpool sur TF1. Sans oublier l'endroit où j'aimerais être enfermé pour l'éternité après ma mort à savoir, le vidéo-club. Je me fichais de beaucoup de films proposés mais le simple plaisir de flâner dans les rayons et d'observer des pochettes aux promesses rarement tenues pouvait m'occuper des heures...
Ainsi, quand Terrifier est arrivé, pure film de vidéo-club, j'ai eu envie de le voir et quoi qu'on en pense il avait pour lui deux trucs fondamentaux : 1) Des maquillages assez artisanaux parce que les effluves de sang en CGI franchement ça me gâche tout et 2) DAVID HOWARD THORNTON.
Je cite son nom en long en large et en travers parce que je trouve qu'on parle finalement peu de lui et du personnage qu'il compose, qui le marquera sans doute pour toujours. David Howard Thornton is the new Robert Englund pour moi. Et c'est un compliment.
Le premier film était donc fauché, rempli de mauvais acteurs (à part David, du coup) mais faisait son office de bon slasher gore et rigolo avec son lot de scènes marquantes et Dieux sait que j'aime cette fille en talons aiguilles qui se... fait découper en deux tout en offrant un plan nichons original pour le coup. Et Terrifier avait la politesse de durer moins de 90 minutes, emballé c'est pesé, une vraie bonne nouvelle à notre époque d'incontinence cinématographique dans laquelle la moindre histoire sans intérêt se voit étaler sur à minima 160 minutes.
Voici donc Terrifier 2, vu un peu en retard parce que bah du coup, sa longueur annoncée a fait mentir déjà une bonne partie de ce que j'aimais dans le premier... 140 minutes ? Sérieux ? Pour un clown qui joue avec les viscères de ses victimes comme un nourrisson avec son caca ? Damien Leone, tu fais chier. Et t'as pris le melon avec ton "Damien Leone's Terrifier 2" sur l'affiche. Tu te prendrais pas pour JC des fois ? Et par "JC" on a tous compris de qui je parlais et non ça n'a rien à voir avec Nazareth.
Bon allez, on y va quand même. Budget revu à la hausse mais pas trop, ça évitera déjà de trop édulcorer le machin, clown ressuscité et apparition de charmante petite fille souriante, allez, pourquoi pas et famille décomposée avec ado fan d' "ART" moderne et jeune fille qui n'a pour ambition dans la vie que de faire le meilleur costume de chaudasse pour Halloween, dessiné par son défunt papounet. Chelou, un peu.
J'ai rien compris.
Enfin, c'est pas que j'ai rien compris, c'est que ça part dans tous les sens surtout et que, une fois de plus, la durée ne se justifie pas, c'est une blague trop longue. Il y a des scènes qui n'en finissent pas (le rêve, le final...) pour rien. Etonnamment, je trouve aussi les maquillages parfois moins bons et les acteurs pas meilleurs. Le passage de 35 000 à 250 000 dollars de budget en fait, c'est juste pour le "Damien Leone's compte en banque" ? C'est ça ? En tout cas, un peu de "Damien Leone's modestie" ne vous ferait pas de mal parce que ce Terrifier 2 est sauvé de la noyade par un David Howard Thornton impérial. Oui chers amis, "ART" est le premier personnage marquant depuis longtemps à faire son entrée dans le bestiaire des tarés découpeurs de jeunes femmes. Il est l'attraction principale de sa saga qui ne tient que lorsqu'il est présent. Il est horrible et drôlissime à la fois, tellement que par instants on pourrait oublier que ce type va vous découper et lui offrir des bonbecs lors de son passage du 31 octobre.
Il y a donc encore quelques scènes très sympas dans ce film, même en dehors du gore pure. J'étais hilare dans le magasin de costumes ou lors de ses nombreuses pantomimes. David, t'est le meilleur acteur que j'ai vu depuis longtemps. L'un des derniers à être capable d'y aller à fond et de réussir quelque chose de tordant.
ART est donc l'alpha et l'omega de Terrifier. On se fout totalement des autres, même de la final girl avec qui on est censé être en empathie. Il ne fera sans doute pas autre chose et Terrifier disparaîtra dans les limbes, tout comme la carrière de son réal, si un jour "Damien Leone's machin truc" décide de se passer de David Howard Thorton.
Terrifier 2 est un porno et comme dans tous les pornos, on fera avance rapide pour aller directement voir les scènes dans lesquelles Art Siffredi apparaît. Le reste n'a aucune intérêt.