D'une dissertation de la violence.
Premier film du jeune Alejandro Amenabar, "Tesis" est perfectible techniquement, possède quelques erreurs de raccords et une image qui n'est pas irréprochable, mais il a une âme et un discours cinématographique sur la violence assez fou et fort.
Angela est une étudiante qui travaille sur sa thèse qui a pour sujet la violence audiovisuelle. Alors qu'elle demande à son professeur tutélaire de lui fournir des vidéos spéciales détenues dans les archives de l'université, celui-ci découvre une cache contenant des VHS. Voulant en regarder une dans l'amphi cinéma, le professeur est retrouvé mort, assis au premier rang, la VHS fini et le magnétoscope toujours allumé. Angela va trouver Chema, un autre étudiant atypique, pour continuer sa thèse et comprendre d'où peut bien sortir cette vidéo.
On sent bien que les moyens sont limités, mais l'envie de retranscrire une ambiance malsaine prend le dessus. Certes, les musiques à certains moments sont cheap (Alejandro Amenabar s'est lui même chargé de la composition), je pense surtout à la séquence dans la boite de nuit. De même, les 20 dernières minutes du films ont du mal à se tenir, on sent également que le film n'était pas destiné au départ à durer aussi longtemps.
Mais, certaines séquences sont fortes, je pense aux scènes d'introduction et de conclusion. Elles se font échos, elles se répondent à l'aune des événements du film. C'est un film clinique, froid, qui parle de la violence avec un constat implacable: nous sommes tous fascinés par l'expression physique de nos émotions primales. C'est un premier film, et c'est un beau tour de force pour une première expérience.