le film est celui d’un amoureux de l’opéra, mêlant drame familial, secrets, générations en guerre, mélodrame, romance et violence. Je ne fais que supposer, mais Coppola, compte tenu de son père et de son héritage italo-américain, est peut-être aussi passionné d'opéra que n'importe quel réalisateur américain vivant, y compris Scorsese. Son Apocalypse Now est fondamentalement, glorieusement, opératique. Les problèmes œdipiens de la trilogie du Parrain se retrouvent dans Tetro. Les émotions sont théâtrales, jamais réalistes.
Et que dire du final, si ce n’est autre chose qu’une réécriture de la fin du Don Giovanni...
Que puis-je ajouter après pareil compliment?
Si ce n’est qu’il a l'acteur idéal, Vincent Gallo, avec son insouciance débridée. Il joue le fils d'un célèbre chef d'orchestre, il vit en exil à Buenos Aires, il a une amante qui supporte loyalement ses impossibilités. Il y a des événements dans son passé qui l'ont blessé, et il est mécontent que son jeune frère, Bennie , frappe à la porte à l'improviste. Il ne voulait plus jamais le revoir.
Et un chef d’orchestre, plus authentiquement caricaturé que s’il était vrai par Klaus Maria Brandauer...
Cerise sur le gateau, Victoria Ocampo traverse le film sous le nom de Alone (Carmen Maura)