I Believe In Harvey Dent !!
Voilà un film vu sur le tard, des années après sa sortie et surtout des années après avoir vu The Dark Knight.
Et Ô combien je m’en veux de ne pas avoir découvert cette pépite plus tôt !! Ô rage, Ô désespoir, Ô Nicotine ennemie !! Voilà un film intelligent mais pas cérébral, cynique qui arrive à être touchant sans virer dans le pathos-gène.
Et Aaron Eckhart est tellement bon qu’on sent qu’il porte le film à lui tout seul (mais ce n’est pas le seul intérêt de Thank you…), et confirme a posteriori avec effet rétroactif tout le talent que j’avais pu apprécier chez lui sous Nolan.
Et puis sérieusement, Aaron, maintenant on sait pourquoi Bruce Wayne le soutient : c’est un FUCKING.GOOD.LOBBYIST.
Plus fort que Catwoman alors qu’il n’a ni 9 vies, ni fouet, ni combinaison moulante en cuir, il retombe toujours sur ses pattes.
Son sourire d’une sincérité à toute épreuve te ferait vendre ta propre mère 100 fois plus rapidement que celui de JF Copé te ferait débourser ton smic pour renflouer l’UMP.
Et justement, là où le film touche son but, c’est qu’en plus de nous servir un discours anti-Big Tobacco de base (mais là encore, on évite le larmoyant), on en vient à un discours anti-lobby.
Rien que la scène du resto entre les « marchands de morts » qui font les comptes pour déterminer lequel des lobbyistes travaille pour la société la plus meurtrière vaut le déplacement.
Sans compter la relation développée entre le héros et son fils, forcément confronté aux récriminations sur le boulot du géniteur, qui trouve un dénouement typiquement à l’américaine lors du discours à l’école mais où la morale est biaisée par les méthodes paternelles. Touchant ET cynique. C’est magique.
Loin d’être un film-documentaire à charge contre le tabac comme peut l’être un Gasland sur le gaz de schiste, on y trouve un humour dosé par touches subtiles. Subtiles, sauf quand on se rend compte qu’on tombe dans le WTF avec un kidnapping-attentat aux patchs à la nicotine. Mais, hey, vous savez quoi ? Non seulement, ça ne fait pas du tout sortir du film (alors que cela aurait plu le faire passer dans le grand-guignolesque), mais c’est un des ressorts de l’histoire et ça passe comme une lettre à la poste. Ou, pour les digital natives qui me lisent, comme un twitt sur de la 4G.
Je suis encore assommé par la ligne de défense adopté par Nick Taylor à la fin : ce gars-là se boufferait Jack McCoy et toute son équipe tout cru !! Et encore, au réveil avant le petit déjeuner, sans avoir pris son café, de surcroît !!
Au final, un film dont j’avais un a priori positif, mais qui ne m’a en rien déçu. Sauf peut-être l’histoire avec Katie Holmes dont on ne comprend pas comment le héros n’a rien vu venir. Pourtant, faut pas s’appeler Sherlock pour la voir arriver, hein…
Un peu comme cette vanne d’ailleurs.
Une grosse bouffée de bonne humeur mentholée.