Depuis qu’il fut atteint en 2002, d’une “Fièvre Noire” (“Cabin Fever”), qui lui ouvrit les portes d’Hollywood, Eli Roth acteur/réalisateur de 51 ans - en grand passionné de cinéma d’horreur - est devenu au fil des années, un metteur en scène généreux en scénarios et en saillies gores. Les amateurs de “torture porn” instigué par “Saw”, se souviennent avec bonheur du diptyque “Hostel” et “Hostel 2” en 2006 et en 2007. La tribu cannibale de “Green Inferno” en 2013 aura quant à elle, su ravir les fans de Ruggero Deodato ou Umberto Lenzi. Avec “Knock Knock” en 2015, c’est le sous-genre du “Home invasion” sulfureux qui s’invite dans sa filmographie. Seuls “Death Wish”, relecture 2.0 du vigilante “Un Justicier dans la Ville” de 1974 avec Charles Bronson et “La Prophétie de l’horloge” adaptation ciné d’un bouquin pour ados, en 2018, viendront entachés un C.V. plutôt sympathique (avis perso). Fin 2023, voici qu’arrive sa nouvelle dinguerie intitulée “Thanksgiving : La semaine de l’horreur”. D’abord sous forme de fausse bande-annonce Grindhouse en entracte du “Boulevard de la Mort” de Quentin Tarantino et de “Planète Terreur” de Robert Rodriguez en 2007, “Thanksgiving…” se mue en un long-métrage pour notre plus grand plaisir. À l’instar du croustillant générique de “Krampus” de Michael Dougherty qui flinguait l’image d’Épinal de Noël, Eli Roth - va en prologue de son nouvel effort - dégommer - lors d’un assaut furieux d’un magasin discount - la fête commerciale du Black Friday. Chaque quatrième jeudi de novembre depuis 1621, l’Amérique fête le Mayflower lors d’un repas appelé aussi “Action de grâce”. Autour d’une copieuse dinde, les foyers étasuniens remercient les Amérindiens Wampanoags d’avoir nourri les premiers colons européens du Massachusetts. Comme le mercantilisme exacerbé dégueulasse tout, quelques heures, voir ici, en même temps que le repas de Thanksgiving bat son plein, certains magasins ouvrent leurs mâchoires acérés pour offrir à d’avides consommateurs, des soldes monstres. Et de monstres, il en sera question, lorsqu’une bousculade dans une grande surface laissera trois personnes sur le carreau et plusieurs blessés. En quelques instants, Eli Roth pose les bases d’un slasher sadique et jubilatoire né sous le signe de la vengeance. Rien de bien nouveau sur la forme, me direz-vous, car il est vrai que la vengeance reste l'essence même du slasher. Pour autant, si “Thanksgiving…” ne réinvente pas le genre, en revanche, Eli Roth - à la manière d’un maître de maison qui voudrait que ses convives soient repus - a mis les petits plats gores dans les grands pour nous donner des hauts le cœur. Le festin morbide est plus que copieux !