The ABCs of Death par Filmosaure
The ABC’s of death est une compilation d’anthologie de 26 mini-films d’horreur, présentés par 26 cinéastes issus de 15 pays différents. Il a été projeté pour la première fois au Festival International du Film de Toronto et faisait partie du programme lors du deuxième jour du PIFFF 2012.
Comme prévu, The ABCs of death se révèle très inégal, contenant autant de segments brillants que de passages franchement décevants. Les réalisateurs, déjà connus ou non, s’étant vu donner une lettre, un budget presque inexistant et un délai d’un mois, l’exercice pouvait effectivement se révéler laborieux. Si une majorité des cinéastes semble s’être tournée vers un humour noir assaisonné de gore plus que vers l’horreur à proprement dit, certains se sont fendus d’un travail très sérieux, et d’autres encore ont viré vers l’expérimental (Bruno Forzani et Hélène Cattet en particulier). L’on retrouvera du film classique, mais également du dessin animé ou du stop-motion en pâte à modeler.
Il est intéressant de voir ce que chacun a fait de ce court laps de temps. Beaucoup de qualité chez les hispanophones (I is for Ingrown de Jorge Michel Grau, D is for Dogfight de Marcel Sarmiento…), tandis que les japonais nous gratifieront généralement d’une absurdité à toute épreuve (F is for Fart a remporté un franc succès), à découvrir pour rigoler un bon coup, mais à petites doses sous peine d’épilepsie sévère (Naboru Iguchi et Yoshihiro Nishimura, si vous me lisez, arrêtez la drogue, bisous). D’autres réussiront, en quelques minutes, à se faire violemment critiques, comme le français Xavier Gens avec un très bon X is for XXL. Parfois même, la révélation seule du fameux mot choisi consistera à elle seule une chute suffisante à rattraper la médiocrité du film l’ayant précédé, en particulier dans le cas de la lettre W.
Les mini-films se font également ambassadeurs de belles inspirations ou références (voire plagiats non volontaires ?) : C is for Cycle rappellera furieusement Triangle, L is for Libido, très malsain, a un certain côté Salò ou les 120 Journées de Sodome… tandis que R is for Removed de Srdjan Spasojevic, réalisateur et co-scénariste du remarqué A Serbian Film, bénéficie d’une très forte inspiration Cronenberg dans son délire du rapport de la chair à la matière inorganique.
Un exercice intéressant à visionner, plein de curiosités et de points de vues, et dont les bons éléments rattrapent les mauvais. A voir pour la variété et l’hétérogénéité des sélections.