The ABC’s of death nous est annoncé comme le véritable retour du film à sketch sur les écrans. Sans révolutionner le concept, il faut dire que c’est probablement l’un des projets les plus ambitieux du genre, puisqu’il s’attelle à la tâche avec pas moins de 26 réalisateurs différents, qui ont quartier libre pour ainsi dire. Le résultat, hautement bancal, s’attirera donc toujours les faveurs du public, puisqu’il est impossible de ne pas détester complètement ce film, qui brasse tellement d’idées qu’il en devient fascinant.


Impossible de résumer le film en entier, on se contentera toujours de son concept. Impossible de résumer 26 histoires qui n’ont rien en commun l’une avec l’autre, si ce n’est l’ouverture et la fermeture (partant du rouge sang avec apparition du titre). Dès les premières critiques, on savait donc que le bon côtoyait le mauvais sans distinction, et qu’il ne restait donc pour repère au spectateur que ses goûts pour explorer le film. Car l’analyse est inutile sur ce film (elle est d’ailleurs très hasardeuse, puisqu’aucun lien n’apparaît entre les différentes histoires, et que leur brièveté ne permet pas vraiment de faire de longues dissertations sur les intentions du réalisateur). On se contente donc d’aimer les segments et d’en détester d’autres. Dans le lot, on peut donc distinguer les bijoux (Monstrueux XXL (de Xavier Gens, sorte de Family portrait grotesque qui vire clairement sur l’excès), hypnotique Orgasm ( des réalisateurs d’Amer, le style giallo est là, plus sensuel que jamais), éblouissant Dogfight (d’un réal que je ne connais pas, mais qui fait ici un excellent travail d’ambiance avec un film quasi intégralement au ralenti, fantastique)), les sympathiques (surprenant Libido (magnifiquement glauque), ambitieux Vagitus (de la SF fonctionnelle, hélas trop courte), intéressant Speed (Grindhouse sous acide), glauque Removed (de Spasojevic, réal du surestimé A serbian film, qui livre un film incompréhensible mais avec une sympathique ambiance médicale), et le reste. Dans le reste, il y a les trucs gentils mais peu marquant (Youngbuck, Hydro electricity diffusion…), les trucs chiants (Exterminate, Bigfoot, Circle…) et les merdes (Gravity, la vague japoniaise…). Je ne m’attendais d’ailleurs pas à cette recrudescence de la vague des V vidéos, mais leur présence ici n’est finalement pas surprenante vu le petit buzz dont ils ont bénéficié les précédentes années. Cela dit, une fois qu’on s’est lassé de ce « pétage de câble » qui n’invente plus rien depuis et se contente de se recycler, on peut se lasser très rapidement du spectacle. The ABC’s of death est donc un gigantesque pot pourri de réalisateurs notables dans le domaine de l’horreur, qui s’apprécie gentiment. Personnellement, une fois le dvd acheté, je pense faire une version abrégée de l’alphabet (probablement dans les 12 lettres) histoire de ne revoir que ceux qui en valent vraiment la peine. Mais en l’état, un film attachant…

Voracinéphile
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le 4 déc. 2015

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Voracinéphile

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