Le concept est plutôt cool. Un abécédaire filmique, pour apprendre les lettres de l'alphabet. Sauf que celui-ci n'est pas à mettre en toutes les mains puisqu'il est très porté sur le sang, les entrailles et le caca. Votre enfant risque plus de devenir un dangereux psychopathe qu'un littéraire raffiné si il apprend à lire avec cette chose. 26 lettres donc. Pour 26 courts-métrages, réalisés par 26 réalisateurs de partout dans le monde, pour montrer 26 façons de mourir. Donc, oui. Sur le papier le concept est plutôt cool.
Quand je regarde un film composé de différents court-métrages, je m'attend forcément à un résultat inégal. Mais, avec ABCs of Death, on a atteint un autre niveau dans l'inégalité, à tel point que je ne trouve aucun synonyme assez puissant pour décrire la variété impressionnante de ces courts métrages vraiment très différents.
En fait, je ne pense pas que ce concept soit adapté à un film de deux heures. Une série avec 3 ou 4 courts métrages par épisode d'une heure aurait été beaucoup plus intéressant. Ici les courts métrages durent en moyenne 5 minutes. C'est beaucoup trop court. Vu que la plupart des films tournent autour de l'horreur, il est quasi-impossible d'instaurer une quelconque tension en si peu de temps. Ceux qui s'en sortent le mieux sont ceux qui n'essaye pas de développer des intrigues ou des personnages compliqués, mais qui préfèrent se focaliser sur une chute brutale et inattendue. Le résultat est sympa, mais nous laisse un peu sur notre faim. Ça donne des films qui ressemble plus à des clips de musique ou à des sketchs qu'à un véritable objet cinématographique.
J'ai trouvé la plupart des courts-métrages assez médiocres. Certains ne se sont vraiment pas foulé (genre le mec qui s'est juste fixé une gopro sur le front avant d'aller surfer) et d'autres frôlent le hors-sujet. Celui sur les japonaises qui se pètent dessus est le summum de la nullité. A peine bon à être dans la rubrique "divers" de youporn.
A l'inverse aucun court-métrage ne m'a filé une grosse bifle cinématographique. Les deux meilleurs étant sans doute, les deux seuls courts-métrages d'animations. L'animation étant sans doute le meilleur support pour un format aussi court.
Bref, l'idée est bonne, les intentions sont louables et on sent que parmi ces réalisateurs pour la plupart inconnus (je n'en connais que deux sur 26), beaucoup sont bourrés de talents et d'imagination. Malheureusement le résultat est assez décevant.