Partie intégrante de la culture occidentale, connu de tous, le personnage Spider-Man est assurément sur le podium des super-héros tirés de comics au même titre que Superman et Batman à la différence près que Peter Parker est avant tout un humain “comme vous et moi” ayant de grandes difficultés pour boucler ses fins de mois, devant se remettre d’une banale rupture … Spider-Man n’est qu’un Homme malgré ses pouvoirs d’araignée. Ajoutez à cela un humour décapant et des vilains charismatiques et vous obtenez la tête de proue de l’univers Marvel.
Le film débutait pourtant sous de bons auspices nous laissant apprécier le profond malaise vécu par Peter Parker jour après jour … amoureux de Gwen Stacy mais ayant promis au père de cette dernière sur son lit de mort de se tenir éloigné d’elle pour la protéger. Retranscription intelligente et ancrée dans le réel du mantra du personnage principal “De grands pouvoirs impliquent de grandes responsabilités”.
A partir de cet instant, le film se noie fréquemment dans des séquences sans réelle importance décrivant le mal-être du héros face à cette rupture, les tentative plus ou moins fines pour reconquérir la belle … le tout sans aucun suspense quant à la réussite de cette entreprise. Une jolie tartine de romantisme mal amenée, représentant bien 40% du film (1 heure) et charcutant sans vergogne les bonnes intentions du réalisateur. Et si vous n’êtes pas encore convaincus du manque d’intérêt de certaines scènes, sachez que les combats eux-mêmes sont entrecoupés de séquences inutiles au possible avec une tour de contrôle tentant d’éviter une collision entre 2 avions ou encore Tante May cherchant à réanimer un patient alors que la ville est plongée dans l’obscurité. Une seule chose à dire “ON S’EN BALANCE LES VALSEUSES !”
Un autre bémol et pas des moindres réside dans le scénario lui-même, centré exclusivement sur Peter Parker, cherchant tant bien que mal ses origines, faisant ressurgir du passé son meilleur ami Harry Osborn … La beauté, la magie des univers de super-héros émane du mystère, des non-dits … et cette manie de vouloir tout expliquer, compléter le puzzle à tout prix annihile cette aura héroïque. Dans cette cacophonie explicative, seul Max Dillon (Electro) échappe à cet effet de mode, personnage totalement détaché du héros, simplement fan un tantinet fanatique de l’araignée new-yorkaise … nul doute que ce personnage serait LA raison d’aimer ce film.
Cependant, le tableau n’est pas si noir. Une fois que le film enfile son costume affublé des couleurs de l’américanisme le plus primaire, ma colère s’estompe et cet enfant qui sommeillait pendant ces interminables discussions sur l’amour, le passé … sort de sa torpeur pour en prendre plein les mirettes. Les combats sont hallucinants et portés par des effets de caméra que ne pourrait renier Stan Lee. Le rendu des pouvoirs électriques d’Electro sont bluffant de vérité et donnent à ces 2h22 de pellicule un goût de comics qui manquait cruellement jusqu’alors. Quant au panel de méchants du film qui s’annonçait comme un fan service effet fourre-tout mal contrôlé et pourtant … les 3 méchants du film que sont Le Bouffon Vert, Electro et Rhino s’articulent finalement autour de la vie du héros Passé, Présent, Avenir … chacun ayant donc sa place autour de la table et des cartes à jouer.
De plus, l’une des choses que nous pouvions reprocher à la première trilogie de Sam Raimi était à n’en pas douter le manque d’humour des films et principalement de Spider-Man, bien trop recroquevillé sur lui-même … Le personnage se doit d’être taquin, goguenard, frimeur à la limite du supportable, ton parfaitement retranscris à l’écran, l’honneur est sauf.
Malgré un florilège de combats titanesques orchestrés de main de maître rendant hommage au comics originel de la plus belle des manières, The Amazing Spider-Man Le Destin d’un Héros n’est malheureusement qu’un film pop-corn, s’engluant dans des discussions sans fin et rotant par intermittence, au beau milieu d’un film de super-héros, des relents de comédie romantique pour adolescente pré-pubère.