Des suites du fort décevant The Amazing Spider-Man, l’espoir n’était pas au beau fixe concernant la réussite du second opus promis, qui voyait Marc Webb et Andrew Garfield rendosser leurs costumes respectifs ; pour autant, d’un naturel conciliant, je me suis tout de même penché sur ce Rise of Electro (Le Destin d’un héros), histoire de donner sa chance à un film ne pouvant que mieux faire (du moins l’espérais-je)…
Au bout du compte, en faisant fi de toute mauvaise foi tentatrice, TASM2 s’est avéré être une bonne surprise tant il supplante sur tous les plans son décevant prédécesseur (seul le caméo de Stan Lee fait moins bien) ; sans aller jusqu’à le qualifier d’excellent divertissement, celui-ci impressionne à sa manière au gré d’une trame enfin consistante et d’un Andrew Garfield prenant la pleine mesure de son rôle à collant.
Dans sa globalité le long-métrage demeure cependant imparfait, c’en est évident au regard de quelques points d’intrigue mal exploités, mais le tout se veut suffisamment bien ficelé pour captiver, ce que n’était jamais parvenu à faire TASM1 ; bien que pas forcément emballant à ses débuts, le mystère entourant Richard Parker trouve par exemple ici une conclusion plutôt efficace, d’autant qu’elle s’inscrit dans le développement d’un Peter finalement convaincant.
Ce dernier incarne d’ailleurs à lui-seul la résurrection d’un reboot peu aguichant, dans la mesure où le personnage parvient enfin à mêler nature joueuse et arrogante à une profondeur bienvenue ; de fait, Andrew Garfield accouche cette fois-ci d’une prestation on ne peut plus plaisante, tant l’on s’attache à ce Peter très justement décrit comme étant « compliqué ».
Sa relation avec Gwen prend également une tout autre dimension, de quoi laisser penser que l’on a retrouvé le Marc Webb du fameux 500 Days of Summer ; entre hauts idylliques et bas tumultueux, leur histoire d’amour paraît ainsi crédible, voire même touchante (Emma Stone s’en tire bien elle aussi), alors que TASM1 s’était littéralement laissé aller à la facilité concernant l’approfondissement (éminemment superficiel) de ce pan d’intrigue majeur.
Côté super-vilains le tout se veut mitigé, bien que plus probant que le Lézard ; en fait, Max Dillon (Jamie Foxx n’en fait pas trop heureusement) au même titre que Harry Osborn (Dane DeHaan est convaincant) se voient handicapés d’un traitement facile en soi mais non moins cohérent… l’introduction du Bouffon Vert fait surtout mine d’être précipitée, d’autant qu’elle rallonge drastiquement le long-métrage.
Le bon côtoie le moins bon en somme, à l’image de la superbe supplique d’Harry au fraîchement renommé Electro (dont la proclamation nous laisse mi-figue mi-raisin), ou encore et surtout concernant le devenir de Gwen Stacy : sur ce point TASM2 tire clairement sur la corde, et le fait de sentir venir à ce point un tel rebondissement terni quelque peu la dramatisation de l’œuvre… dommage car l’émotion était bel et bien présente, Andrew Garfield sublimant le tout avec la manière.
Le dénouement poursuit d’ailleurs dans la même veine, le discours enregistré étant par exemple tronqué à tort, tandis que l’on rit de l’invraisemblance découlant du gamin déguisé… auquel succède un retour sur le devant de la scène limite enthousiasmant (par contre l’utilité du Rhino est des plus minces).
Dernier point à propos du visuel : TASM2 impressionne davantage que son aîné, mais la surenchère d’effets numériques empêche le film d’exploiter son plein potentiel.
Bref, voilà de quoi me faire regretter la non-reconduction d’Andrew Garfield dans le rôle-titre, ce second volet (bien que perfectible) ayant fait voler en éclats ma mauvaise opinion sur la chose ; sa mauvaise réception critique (qui m’échappe pour le moins) ainsi que son prétendu échec financier en auront cependant décidé autrement… tant pis.