Après avoir pastiché les films d'espionnage avec les OSS 117, Hazanavicius prend le pari ambitieux de réaliser un hommage aux muets des 20's. On y découvre ainsi une star du cinéma muet tombant dans la déchéance avec l'arrivée du cinéma parlant. Outre les références à "Singin' in the Rain", le film contient d'autres clins d'oeil visuels ou scénaristiques ("The Cameraman", etc.), sans toutefois perde son identité. Avec la même aisance que dans les OSS, le réalisateur ne se contente pas de copier, mais joue audacieusement avec le style des 20's et le décalage contemporain. Jean Dujardin et Bérénice Béjo, émouvants, parviennent par ailleurs à transmettre les émotions sans dialogues, et sans tomber dans les grimaces. Signalons aussi l'excellente BO qui porte l'ensemble. Mais "The Artist", malgré son scénario simple, n'est pas qu'un exercice de style. Il évoque les ravages du culte de la nouveauté dans notre société, et montre, dans le fond et la forme, que les oubliés peuvent encore nous surprendre. Pari réussi !