Il n'y a pas de doute : Michel Hazanavicius est un amoureux du cinéma et il nous le fait savoir.
Il rend un vibrant hommage à tous ces artistes qui ont fait naitre le cinéma, des frères Lumière à Méliès, en passant par Charlie Chaplin et Buster Keaton.
The Artist, c'est ce moment clé, cette révolution qui nous fait passer du cinéma muet au cinéma parlant, avec toutes les conséquences qui en découlent.
Dujardin, qui passe de la gloire au désespoir, est absolument formidable dans un rôle taillé sur mesure.
Autant dire que son prix à Cannes n'est pas volé.
Il parvient à nous faire passer les meilleures émotions grâce à ses mimiques, sa gestuelle, son sourire, ses pas de danse.
Tout est absolument fabuleux, une vraie performance d'acteur.
Et puis il y a Bérénice Bejo, qui illumine l'écran à chaque instant par sa beauté, son sourire, sa silhouette svelte, son faux grain de beauté.
Elle forme avec Dujardin un couple idéal, et ces deux-là emportent notre adhésion dès les premiers instants de leur rencontre.
Côté mise en scène, rien n'est laissé au hasard, on est littéralement plongé dans ces années 20-30, dans cet après-guerre, ces "années folles" où tout allait si bien jusqu'à ce fameux Jeudi Noir, ce crash boursier qui fut fatal pour grand nombre d'américains (le film ne manque pas d'y faire référence).
Les costumes, les décors, les objets du quotidien : tout est là.
Côté réalisation, il est surtout question de montage, d'assemblage, afin de faire le plus "vrai" possible : format d'image 4:3 en noir et blanc, textes intégrés à l'image, musique en arrière-plan, gros plans sur les personnages pour déceler leurs plus fines expressions... Bref j'en passe.
Réaliser un tel film en 2011, en pleine génération "blockbusters", il fallait oser. Michel Hazanavicius l'a fait. The Artist est un chef-d'oeuvre. Il transpire la créativité d'un génie.