PROCHE DE LA PERFECTION ?

Je n'attendais rien de ce nouveau Batman, d'ailleurs je n'avais quasiment vu aucune bande annonce avant sa sortie et j'ai été très agréablement séduit par le résultat. Je commence à avoir de plus en plus d'estime pour Matt Reeves, un réalisateur qui ne m'avait jamais fait plus d'effet qu'un faiseur honnête et compétent dans l'industrie du cinéma mais il faut bien que je me rende à l'évidence, Matt Reeves est plus qu'un faiseur, il a du style et un véritable talent de metteur en scène, son talent explose d'ailleurs dans cette adaptation fiévreuse de la jeunesse de Batman. L'histoire se suit comme une enquête policière et le jeune Batman pourchasse le Riddler comme pourrait le faire un certain Sherlock Holmes. De nombreux détracteurs ont critiqué le choix de Robert Pattinson dans le rôle titre, c'étaient surement ces mêmes détracteurs qui avaient crachés sur le choix de Michael Keaton pour les Batman de Tim Burton avant de fermer leurs bouches et de reconnaître que le choix était judicieux en fin de compte. Pourtant l'acteur colle très bien à cette version de Bruce Wayne, un Bruce Wayne qui se cherche, inexpérimenté mais avec la volonté ardente de détruire le crime à Gotham même s'il doit pour cela franchir toutes les bornes. Si le Batman de Tim Burton était un héros schizophrène partagé entre ses deux identités, celui de Joel Schumacher un homosexuel refoulé à la recherche d'un partenaire de jeu, celui de Christopher Nolan proche de la vision noire et réaliste de Frank Miller, celui de Zack Snyder un mentor désabusé, celui de Matt Reeves se rapproche davantage de la vision initiale du personnage, celle du détective portant un masque et une cape. Le film est tendu, avec une atmosphère poisseuse et incandescente et l'enquête trouble de Batman se suit intensément d'autant qu'il est accompagné par une Catwoman très en forme. Le seul reproche qu'on pourrait faire à The Batman est qu'il perd en intérêt une fois le Riddler arrêté, le long métrage devient alors plus convenu et moins captivant à mon sens. The Batman n'égale certainement pas la perfection gothique de Batman Returns et celle crépusculaire de The Dark Knight mais il est très proche de ces deux chefs-d'œuvre et il se pourrait que le second volet soit irréprochable à tous points de vue, lui.