Le début n'est pas très emballant et montre le (très) petit budget et la petite expérience de mise en scène. Ça dialogue un peu (en surjouant assez), ça planfixe (avec une photo synthétique couleur stabilos) et ça balance des playlists Itunes entières pour bien montrer que ça a du goût... en plus, dès que ça déplanfixe, les plans rapprochés sont laids et le montage sur les dialogues fait penser à une vidéo de youtubeur.
Je me dis alors que j'ai un peu peur pour les 1h20 qui vont suivre.
1h20 plus tard. "C'est déjà terminé ?"
La rythme tape dans la gueule. J'ai été pris de court. Revoyons ce qu'il s'est passé.
Le film s'est affiné, les scènes sont devenus travaillées et les musiques sont devenus cools. "Putain c'était classe la scène de beuverie avec le filtre instagram. Ça ne devrait pas être nul ce genre de trucs ?" Les deux gugus sont passé d'inconnus lourdeaux à deux potes dont j'ai adoré suivre les aventures au milieu de ce monde post-apo petit budget. Le film s'est mis à fonctionner par la force des choses. Et c'est un compliment.
L’imprévisibilité est le plus grand charme du film. Je ne savais pas à quoi m'attendre à chaque scène, le scénario est surprenant, innovant. C'est pas très bien ficelé, mais ça respire, ça glisse, ça tente, c'est jamais à court d'idées. Jusqu'à ce putain de troisième acte. Ou là c'est carrément maitrisé. J'ai pas autant surkiffé un plan fixe comme ça depuis "Funny Games".
Pas mal. Bien joué. Mais ça fait quand même vraiment film d'étudiant. Un film d'étudiant... qui fait film. Donc pas mal. Vachement bien, même.