C’est un film d’une noirceur palpable telle qu’on la retrouve dans les films scandinaves comme la saga Millénium qui à eu l’honneur d’avoir son remake américain avec David Fincher. Dès l’introduction, le malaise va s’installer dans l’esprit du spectateur. La voix-off contraste avec ce que l’on voit à l’écran. Ensuite, on bascule directement sur le héros qui se rend sur la scène d’un crime odieux. Le réalisateur veut malmener le spectateur comme il va le faire pour son personnage principal tout au long du film.
Ici, nous retrouvons un inspecteur de police, Nick Cafmeyer, qui enquête de manière peu orthodoxe pour réussir à mettre la main sur le responsable d’une telle monstruosité. En même temps, lorsqu’on voit ses coéquipiers travailler, on comprend qu’ils n’ont pas la rigueur professionnelle de ce dernier ou qu’ils ont d’autres ambitions. Pendant son enquête, il va se retrouver en face de personnes peu recommandables qui vont l’obliger à souiller son âme pour découvrir la vérité.
Hans Herbots instaure une ambiance glauque ainsi qu’une tension permanente durant tout le film pour terminer sur un final bien dérangeant et dégueulasse, notamment en versant dans la violence gratuite. Au moment du générique, j’ai été un peu secoué et même surpris. En effet, des spectateurs ont applaudi après avoir découvert la scène finale glaçante juste avant le fondu noir.
Or, après la surprise disparue, la révélation de certaines fausses pistes fragilise la cohérence de certaines scènes vues avant. Ou alors il s’agit vraiment de montrer l’incompétence de la police dans ce type d’affaire. Le scénariste a mis de côté une certaine logique pour provoquer un effet de surprise à des moments clefs du film. Cela fonctionne sur le moment mais je suis resté dubitatif quant à la cohérence du tout (notamment sur une scène ou deux… au moins!).
The Beast est un film intéressant parce qu’il nous amène dans un univers sombre et malsain dans lequel on est heureux de le quitter lorsque les lumières de la salle se rallument. Il ne va pas révolutionner le genre mais il reste efficace pour une première vision. Mais pas forcément pour une deuxième !