Hans Herbots ne ménage pas nos esprits dans une réalisation sobre pour une histoire écrite par l'écrivain Mo Hayder, révélant le sordide sans concession et où la mise en place de l'intrigue arrive dès les premières minutes. Mise en scène maîtrisée où les codes du polar sont respectés.
Un thème assez rare au cinéma, traitant de la pédophilie, transposé dans un pays déjà traumatisé par ce type d'affaire. Une narration fluide où l'intrigue suit son cours pour une enquête sur la disparition d'enfants. Des scènes visuellement dures et où la narration va crescendo dans la noirceur. Faux semblants et personnages secondaires multiplient les pistes.
La photographie, les changements de plans, de luminosité, les lieux et les décors assurent une ambiance pesante, lugubre et inquiétante. Un pessimisme ambiant, même en pleine lumière, d'autant plus que les scènes choc interviennent dans des lieux communs et normalement lieu de vie et de sécurité, pour appuyer le malaise. Pas de voyeurisme, plutôt intimiste, appuyant sur l'aspect psychologique, différemment traité des films américains et rappelant plutôt l'ambiance des films "les enquêtes du département V" pour exemple.
Un thème qui ravive les angoisses enfantines et l'incapacité des adultes à les contrer. La pédophilie complète le sentiment d'insécurité et la musique rajoute à l'ensemble. Pas d'image accessoire, une enquête bien menée où notre flic torturé se perds lui-même entre un drame vécu dans son enfance et ses souvenirs, images chaudes et lumineuses signes d'un passé regretté, et cette enquête aux plans froids et ternes, pour un homme démuni et complètement dépassé.
Seuls bémols, les accès de colère du héros, l'acteur belge Geert Van Rampelberg, sont trop nombreux et poussifs et certaines scènes manquent de crédibilité quant aux choix pris ou au déroulement. Quelques longueurs, n'empêcheront pas l'accroche.