Pour commencer, je tiens à dire que j'aime beaucoup Mo Hayder, la romancière qui a écrit "les enquêtes de Jack Caffery", ici rebaptisé Nick Cafmeyer.
Pour ceux qui lisent les romans de cette saga, sachez qu'il y a des informations dans le film qui sont dévoilées dans "Viscères" (sorti en 2015) et qui expliquent ce qui est réellement arrivé au frère de Jack/Nick durant toutes ces années... "The Beast" ne relate donc pas uniquement l'histoire de "L'homme du soir", mais aussi une partie du dernier roman parut concernant le sergent Caffery!
Pour en revenir au film, nous quittons donc l'Angleterre pour le côté flamand de la Belgique. Je dois dire que je craignais un peu de voir le film, aimant beaucoup le personnage complexe et torturé que représente Jack Caffery sur papier! Pour commencer, je tiens à dire que Geert Van Rampelberg remplit parfaitement le rôle pour ce personnage au multiple facettes et réussit à montrer les côtés importants de Jack/Nick. Dès que j'ai vu cet acteur jouer, j'ai su que je ne serais pas déçue sur ce point-là.
Le scénario semble tenir la route, même si j'ai lue plusieurs critiques disant qu'il y avait des incohérences dans celui-ci. Il y en a sans doute, mais pour être honnête, j'ai tellement été prise par le film que je ne les ai pas relevées.
Ensuite, comme pour les romans, le film ne rechigne pas à montrer les côtés les plus sombres de la race humaine! Il choc, il tape là où ça fait mal en mettant en avant des enfants... ainsi qu'en imposant aux pères des choix impossibles! Il torture aussi bien les personnages que le spectateur, qui est certes captivé, mais qui doit aussi être soulagé une fois que le générique de fin se met à défiler.
Venant tout juste de terminer le roman "Viscères", je savais comment le film allait se terminer, mais le voir sur écran fait un sacré pincement au cœur!
Pour ceux qui ont lu ou qui liront par la suite les romans, j'espère que l'absence de Fléa vous aura dérangé vous aussi... Je sais qu'on ne peut pas remettre tous les personnages des romans, ni condenser sept romans en un film (bien qu'ici je ne constate des références que de deux œuvres, dans lesquelles Fléa n'apparaît pas)... Néanmoins, Fléa Marley est un personnage important pour le développement de Jack/Nick. Je trouve dommage qu'elle ait été exclue du film, sachant qu'elle a un rôle très important dans plusieurs des romans de Mo Hayder... Je ne désespère pas d'avoir un second film avec, cette fois, la présence de notre chère miss Marley pour venir soutenir le sergent!
Je ne suis pas très douée pour les conclusions, mais je dois dire que j'ai été assez satisfaite de ce film dans son ensemble: production impeccable, scénario qui respecte bien l'univers de Jack Caffery/Nick Cafmeyer, une fin digne de Mo Hayder qui nous laisse en suspend tout comme les romans le font à chaque fois. Bien entendu, le thème est difficile à voir, mais on sait plus ou moins à quoi s'attendre après avoir lu le résumé. On sait que ça va être dure, que mettre des enfants en avant plan est toujours risqué et que toute personne normalement constituée aura mal au cœur en voyant, en entendant ou en imaginant ce qui se passe lors de cette histoire...
Cependant, Mo Hayder et Hans Herbots, ainsi que le casting et toute la production qui se trouve derrière ce film belge ont fait un excellent travail!
Je vous mets ci-dessous un extrait du roman dont est tiré l'intrigue centrale du film, qui colle parfaitement à ce qu'on a vu, ressenti, durant ces cent vingt-sept minutes:
(...) tout était la faute de Penderecki. Ce fumier avait inséré une
petite pierre dan son cœur, laquelle l’avait empêché de grandir
normalement, sainement, et l'avait exclu du droit universel hérité par tout être humain à la naissance : le droit d'aimer.