Le collectionneur

Giuseppe Tornatore signe un film à la lisière du drame sentimental et du thriller contemplatif.
Le héros est un commissaire priseur solitaire (Geoffrey Rush) qui semble reporter sur les œuvres d'art les sensations qu'aucune passion amoureuse n'est là pour lui offrir. Il ne fréquente personne, hormis son vieux complice amateur d'art (Donald Sutherland).

Mais bientôt, en préparant un catalogue dans une vieille maison, il fait la connaissance d'une jeune femme agoraphobe, qui ne souhaite le rencontrer qu'aux travers des murs de la pièce secrète où elle vit recluse. Entre ces deux êtres solitaires passionnés d'objets anciens, les atomes crochus sont nombreux, et le vieil homme peut bénéficier des conseils sur les femmes d'un jeune boutiquier bricoleur (Jim Sturgess), qui multiplie les conquêtes...

La réalisation de Tornatore est très classique mais élégante, dans des décors luxueux magnifiés par une photographie splendide, mais "La migliore offerta" comporte trop de longueurs, au sein d'une mise en scène volontairement lente. L'ennui guette trop souvent, même si le scénario malin comporte assez de surprises pour relancer le récit à chaque fois.

Les héros sont de fringants sexagénaires, à l'instar du réalisateur italien, ce qui se ressent et pourra freiner l'identification du jeune public. Certes, le personnage féminin ne dépasse pas la trentaine, mais l'ancien mannequin néerlandais Sylvia Hoeks ne m'aura guère convaincu face à Geoffrey Rush.
En résumé, un film dans le milieu de l'art qui reste agréable, mais qui manque de peps et parfois de vraisemblance pour captiver réellement.