Fan de la première heure des frères Coen, à la filmographie aussi variée que réussie, The Big Lebowski s'est vite avéré être l'un de leurs meilleurs long-métrages à mon goût. Parsemé d'idées folles, d'innombrables retournements de situation et de phrases diablement cultes, le scénario de ce septième film est calqué sur celui du Grand Sommeil avec Humphrey Bogart, lui-même titré du roman de Raymond Chandler. Ainsi, on pourrait voir en The Big Lebowski un remake officieux mis en scène à la sauce Coen.
Au programme, des dizaines de quiproquos, des répliques fumantes, des personnages hauts en couleurs, une mésaventure rocambolesque propre aux deux frangins et une foule de séquences aussi tordantes que démesurées comme le fameux trip du Duc, "l'échange" raté en voiture ou encore les apparitions du joueur de bowling Jesus Quintana campé par un John Turturro hilarant mais aussi sous-exploité.
L'interprétation est quand à elle grandiose, d'un Jeff Bridges méconnaissable à un David Huddleston excellent dans la peau du rôle-titre sans oublier Julianne Moore parfaite en artiste contemporaine froide comme de la glace. D'autres personnages délirants peuplent également le long-métrage : les habitués Steve Buscemi, Peter Stormare et John Goodman, ici fantastique en ex-rapatrié du Vietnam pseudo-juif, Philip Seymour Hoffman, Tara Reid ou encore David Thewlis, tous dans des rôles à contre-emploi surprenants.
La mise en scène des frères Coen est ici à son apogée, les deux réalisateurs s'en donnant à cœur joie pour nous entrainer dans une aventure détonante où erreurs d'identité, tapis, nazis, pornographie et fouine s'entrechoquent avec un humour toujours aussi grinçant. Unique déception : une VF médiocre qui enlève beaucoup de charme au long-métrage...